Les récents développements au Cameroun soulèvent des préoccupations sécuritaires majeures liées à l’utilisation de services mobiles, en particulier dans les régions troublées de l’Extrême-nord, du Nord-ouest et du Sud-ouest. Ces zones, déjà fragilisées par des activités terroristes, sont le théâtre d’une problématique alarmante : l’utilisation de cartes SIM non identifiées facilitant des activités criminelles telles que les enlèvements et les paiements de rançons via des services tels que Mobile Money et Orange Money.
Le gouvernement, conscient de la gravité de la situation, a pris des mesures drastiques pour contrer cette menace. Lors d’une réunion organisée par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, le 08 avril 2024, une sommation a été faite à Orange Cameroun et MTN Cameroon. Ces géants de la télécommunication sont désormais face à un ultimatum : identifier toutes les cartes SIM utilisées dans les régions mentionnées dans un délai de 60 jours.
Cette directive s’appuie sur le Décret 2015/3759, spécifiant les modalités d’identification des abonnés et des équipements terminaux des réseaux de communications électroniques. La non-conformité à cette exigence entraînera des sanctions sévères, conformément à la loi N°2010/013 du 21 décembre 2010, qui prévoit des amendes allant de 50 millions à 150 millions de FCFA.
L’identification des abonnés ne se limite pas à une mesure de conformité réglementaire; elle est essentielle pour la sécurité individuelle et collective. Elle permet de tracer et de contrôler l’utilisation des services télécoms, prévenant ainsi l’utilisation anonyme et potentiellement malveillante de ces services. L’Agence de Régulation des Télécommunications (ART) encourage vivement les utilisateurs à acquérir leurs cartes SIM auprès de points de vente officiels, armés de leur pièce d’identité nationale ou de leur passeport, pour garantir une identification adéquate.