Il leur aura fallu attendre plus trois mois pour pouvoir à nouveau avoir accès à internet. Le jeudi 21 avril, le Président Paul Biya a déclaré le rétablissement de la connexion dans deux localités anglophones qui en étaient privées depuis ce temps.

Depuis plus de trois mois, les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest étaient coupées du reste du monde, suite à une décision gouvernementale. La raison évoquée est qu’Internet avait été utilisé dans ces localités, « pour susciter la haine et la discorde entre Camerounais, ou pour créer des troubles à l’ordre public ». La coupure était la réponse du gouvernement aux appels à la grève lancés par les enseignants et les avocats dans la partie anglophone du pays.

Triste record pour le Cameroun

Cette coupure qui a démarrée le 17 janvier 2017, est la plus longue sur le continent africain. Les nombreuses voix qui s’étaient levées pour dénoncer cette situation n’y avaient rien changé. 
Le rétablissement de ce jeudi a été annoncé à travers un communiqué du gouvernement :

« Les conditions ayant présidé à l’interdiction provisoire d’Internet dans cette partie du territoire national ont fortement évolué. Le chef de l’Etat a par conséquent instruit le ministre en charge des postes et télécommunications de demander aux opérateurs de téléphonie mobile de rétablir les connexions Internet dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. »

                                     Image utilisée à titre d’illustration / © DR 

C’est donc dans la soirée de ce jeudi, un peu vers 18 heures, que les opérateurs de téléphonie ont rendu ce rétablissement effectif. Il faut préciser que la coupure a freiné certaines activités économiques dans ces localités. La joie était donc perceptible à l’annonce de l’effectivité du rétablissement.

Au Cameroun, la contestation est venue après un mot d’ordre lancé par un collectif d’enseignants et juristes, qui revendiquent que le fédéralisme supprimé en 1972, soit restauré. Ils estiment être lésés sur bien des aspects tels que la répartition des postes de responsabilités entre autres.

Pour beaucoup, le véritable problème demeure, et la menace d’une autre coupure d’internet plane toujours.