L’exonération de la taxe de 5% sur les services télécoms au Nigeria est une décision récente qui a suscité des réactions positives de la part des membres de l’Association nationale des abonnés télécoms (NATCOMS). Cette décision a été annoncée par Isa Ali Ibrahim Pantami, ministre des Communications et de l’Economie numérique, lors d’un point de presse à Abuja le 21 mars 2023.
Pourtant, la taxe de 5% sur les services télécoms avait été adoptée en 2022, conformément à la loi de finances 2020, dans le but de contribuer à l’augmentation des recettes du Nigeria. Cette volte-face s’explique par trois arguments principaux. D’une part, les acteurs du sous-secteur des télécommunications paient jusqu’à 41 catégories d’impôts, de taxes et de redevances, ce qui entraîne une surtaxe. D’autre part, la contribution du sous-secteur à l’économie nigériane est importante et en constante augmentation. Enfin, malgré l’augmentation des coûts d’exploitation, les tarifs ont été maintenus.
La décision d’exonération sera respectée et maintenue par l’équipe dirigeante de Bola Ahmed Tinubu, président du Nigeria nouvellement élu. Les chiffres du Bureau national des statistiques (NBS) indiquent que le secteur des TIC a contribué à hauteur de 15,35% au PIB brut du Nigeria et a payé 286,6 millions en impôts pour le compte du troisième trimestre 2022.
Il est important de rappeler que l’Association nationale des abonnés télécoms (NATCOMS) au Nigeria avait intenté un procès contre le gouvernement à propos de cette taxe, qui avait été qualifiée d’antipopulaire, de provocatrice, d’étrange, d’insensible et d’irresponsable. Le Ghana, pays voisin, avait déjà instauré une taxe de 1,5% en mai 2022 pour augmenter les recettes publiques et réduire son déficit budgétaire en plein essor.