Lors de sa réélection en 2021, le président Faustin Archange Touadéra a placé le numérique au cœur de sa politique de développement national. Les efforts pour concrétiser cette ambition sont en cours.La société de télécommunications sud-africaine MTN, par le biais de sa filiale Bayobab spécialisée dans les infrastructures télécoms, a remporté le contrat de gestion, d’exploitation et de maintenance de l’infrastructure nationale de fibre optique de la République centrafricaine.
Le ministre centrafricain chargé de l’Économie numérique, des Postes et Télécommunications, Justin Gourna Zacko, et le président-directeur général de Bayobab, Frédéric Schepens, ont signé le contrat de partenariat public-privé à Bangui le mardi 12 juillet. Le Premier ministre, Félix Moloua, était également présent lors de la cérémonie.
Selon les autorités centrafricaines, Bayobab a remporté le contrat de la dorsale de fibre optique nationale à l’issue d’un appel d’offres international. Au cours des 15 prochains mois, la société fournira des services Internet en gros aux opérateurs de télécommunications tels qu’Orange, Télécel et Moov. Le gouvernement espère que ces opérateurs pourront à leur tour fournir des services de qualité à des prix abordables pour la population.
Près de six mois après son inauguration officielle et son interconnexion avec la République du Congo le 6 février 2023, Bayobab prend en charge l’infrastructure télécoms à haut débit. Ce tronçon de fibre terrestre et sous-fluviale, d’une longueur de 935 km, fait partie du projet de la dorsale à fibre optique d’Afrique centrale (Central African Backbone – CAB). Depuis son déploiement en 2018, il a bénéficié du soutien technique et financier de l’Union européenne (UE) et de la Banque africaine de développement (BAD).
Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), la Centrafrique affiche actuellement un taux de pénétration d’Internet de 11%. Avec un taux de pénétration mobile de 56%, l’agence spécialisée des Nations unies souligne que le prix élevé des forfaits Internet est l’une des causes du faible nombre d’utilisateurs d’Internet mobile dans le pays. Le prix minimum de 2 gigabits mobiles représente 41% du revenu mensuel moyen par habitant, bien loin des 2% recommandés par la Commission pour le haut débit.