Depuis 2020, de nombreux pays africains ont intensifié leurs partenariats stratégiques pour soutenir leur transition numérique. La crise sanitaire mondiale a également incité plusieurs d’entre eux à réfléchir aux différentes possibilités pour stimuler leur développement économique. La République de Gambie a récemment rejoint l’Alliance Smart Africa en tant que 39e membre officiel.

Cette organisation vise à promouvoir l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour accélérer le progrès économique et social en Afrique. L’annonce de cette adhésion a été faite le 12 juillet dernier. Cette décision stratégique de la Gambie est motivée par la rapide évolution de la transformation numérique à l’échelle mondiale et les opportunités qu’elle offre pour le marché des télécommunications et des TIC du pays.

En rejoignant l’Alliance Smart Africa, la Gambie bénéficiera d’une collaboration régionale renforcée, notamment avec d’autres pays africains partageant la même vision et les mêmes objectifs en matière de développement numérique. Cette coopération permettra d’échanger des expériences, des bonnes pratiques et des connaissances, offrant ainsi à la Gambie la possibilité de s’inspirer des réussites de ses pairs pour atteindre ses objectifs de développement numérique.

L’adhésion à l’Alliance Smart Africa offre également à la Gambie l’accès à des ressources et à des financements pour soutenir ses initiatives numériques. Cela peut inclure des programmes de financement, des partenariats avec des institutions financières internationales, des investissements dans des projets technologiques, ainsi que d’autres formes de soutien financier et technique visant à renforcer les capacités nationales en matière de TIC.Selon un rapport récent de la Banque mondiale intitulé « The Gambia Digital Economy Diagnostic 2021 », le secteur numérique de la Gambie présente plusieurs faiblesses en termes de gestion des ressources techniques. Il est regrettable de constater que les 1 367 km de fibre optique nationale, qui couvrent 90 % du pays, sont sous-utilisés. Seulement 27 % des sites du réseau d’accès radio (RAN), principalement dans les zones urbaines, et 5 % de la population sont connectés.

Les opérateurs de télécommunications tels qu’Africell, QCell, Comium et Gamcel, ainsi que les fournisseurs d’accès à Internet, continuent de s’appuyer sur un réseau à micro-ondes moins efficace. L’accès à Internet en Gambie est deux à trois fois plus cher qu’au Sénégal, et la qualité du service est médiocre. Selon DataReportal, le taux de pénétration d’Internet en Gambie était de 33 % en janvier 2023, enregistrant une croissance de 2,5 % par rapport à 2022. De plus, le point d’échange Internet (IXP) en Gambie souffre d’un manque de ressources et n’est pas suffisamment connecté.Selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’efficacité de l’organe de régulation des télécommunications en Gambie est relativement faible. Selon le G5 Benchmark, un outil de référence en matière de réglementation numérique collaborative et intersectorielle, l’UIT classe le régulateur des télécommunications de la Gambie au niveau 3 sur 5.

En tant que membre de l’Alliance Smart Africa, la Gambie aura l’opportunité de collaborer avec les autres membres et des organisations internationales pour élaborer et mettre en œuvre des politiques et des réglementations favorables au développement de son secteur des TIC. Cela peut inclure la création d’un environnement propice à l’innovation, l’élaboration de politiques de protection des données, la promotion de la cybersécurité, la libéralisation des marchés des télécommunications, et d’autres mesures visant à stimuler la croissance du secteur numérique.

L’adhésion de la Gambie à l’Alliance Smart Africa lui permettra d’accroître sa visibilité et son rayonnement à l’échelle internationale. En renforçant son engagement envers le développement numérique, le pays attirera l’attention des investisseurs étrangers intéressés par les opportunités offertes par le secteur des TIC en Gambie. Cela favorisera l’arrivée d’investissements étrangers directs, stimulant ainsi la croissance économique et la création d’emplois.