Le Zimbabwe est aux prises avec une bataille numérique clandestine. Les utilisateurs du service Internet par satellite Starlink ont été récemment confrontés à une interdiction formelle de la part de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Zimbabwe (POTRAZ), qui a statué que le fonctionnement de cette entreprise est illégal sans licence appropriée. Malgré cela, les citoyens zimbabwéens, déterminés à maintenir leur accès à Internet haut débit à moindre coût, ont recours à des mesures créatives pour dissimuler l’utilisation de ces équipements interdits.

Des rapports font état de techniques de camouflage astucieuses employées par les Zimbabwéens pour faire passer leurs kits Starlink pour des objets banals, tels que des éclairages extérieurs ou des panneaux solaires, échappant ainsi aux regards indiscrets des autorités. Ces modifications permettent également d’utiliser l’appareil sans le routeur intérieur standard, le rendant encore plus discret. Un utilisateur local a même partagé sa méthode consistant à ouvrir et à modifier le terminal Starlink Gen 2 pour le faire fonctionner avec une alimentation de 12 volts CC, intégrant ainsi l’unité à des structures anodines.

Bien que l’ingéniosité des résidents leur ait permis de continuer à bénéficier de services Internet à un prix plus abordable, ces actes ne sont pas sans risques. Les modifications et l’utilisation clandestine de Starlink pourraient entrainer des sanctions réglementaires sévères, comme en témoignent les arrestations passées.

La problématique autour de Starlink s’inscrit dans un contexte plus large de difficultés d’accès à Internet au Zimbabwe, exacerbées par des coûts prohibitifs et des alternatives insuffisantes. L’initiative de POTRAZ en janvier 2024, annonçant la répression contre l’utilisation et la distribution de Starlink, montre l’intention ferme des autorités de réguler l’espace numérique. Cependant, cette approche restrictive n’a pas dissuadé l’usage persistant et ingénieux du service par les Zimbabwéens.

Le Zimbabwe n’est pas un cas isolé dans sa décision d’interdire Starlink ; des pays comme le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Botswana ont également pris des mesures similaires, reflétant un enjeu réglementaire et souverain global face aux services de télécommunication internationaux.