L’expansion du mobile money est indéniable en Côte d’Ivoire. Avec un peu plus de 6 millions d’utilisateurs au premier trimestre 2016, selon un rapport dénommé « rapport statistiques du premier trimestre 2016 » et établit par l’Autorité de Régulation des Télécommunication de Côte d’Ivoire (ARTCI), la simplicité d’utilisation et d’accès au service est le premier secret de son succès. Ainsi, selon la Banque mondiale, les ivoiriens privilégient le mobile money au détriment des banques.

Selon un rapport de la Banque Mondiale intitulé « La course vers l’émergence : pourquoi la Côte d’Ivoire doit ajuster son système financier », pour mieux comprendre les raisons de cette ruée vers le mobile money, il faut remonter plus loin pour cerner là où la rupture s’est installée avec les banques. De l’avis de Jacques Morisset, économiste en chef à la Banque mondiale et auteur du rapport, les raisons sont historiques :

« La réticence des Ivoiriens s’explique en partie par la crise politique qui a rompu les liens de confiance entre les épargnants et leurs banques. Elle provient aussi de la défaillance historique de plusieurs banques publiques qui sont susceptibles d’être fermées, restructurées ou privatisées » a-t-il soutenu.

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En Côte d’Ivoire les sociétés de téléphonie ont accru leur présence sur le territoire. Ainsi, de par leur proximité et aussi la facilité d’accès à leurs services, ils ont réussi à imposer le mobile money dans les habitudes des ivoiriens. Ceux-ci l’utilisent pour effectuer des opérations courantes telles que le règlement des factures, l’achat de services …

« Les points de ventes sont multiples ce qui fait que l’ont peut effectuer des opérations facilement. De plus, l’ouverture d’un compte est simple et rapide, contrairement aux banques qui exigent des procédures parfois longues et exigeantes » explique Ehoussou Kouadio, étudiant vivant dans la commune de Yopougon.

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Seul un épargnant sur huit choisit de placer ses économies dans une banque ou un établissement financier en Côte d’Ivoire, ajoute le rapport. Pourtant, les sociétés de téléphonie qui offrent les services de mobile money n’octroient pas de crédits contrairement aux banques. De ce fait, la Banque mondiale fait des recommandations au nombre de deux, aux autorités ivoiriennes, afin d’inverser cette tendance. Ce sont :

  • Encourager les banques et établissements financiers à se rapprocher de leurs clientèles en leur proposant des offres innovantes et des partenariats pour réduire les coûts des transactions.
  • Favoriser l’essor des institutions financières autres que les banques commerciales

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Ces deux recommandations sont, selon la Banque mondiale, essentielles pour aider la Côte d’Ivoire à « poursuivre la voie de l’émergence ».