Comium CI, Oricel CI (GreenN), Niamoutié Télécom (Café mobile), Warid Telecom ont définitivement perdu leurs licences d’exploitations des ressources de télécommunications en Côte d’Ivoire. Le lundi 4 mars 2016, l’Autorité de Régulation des Télécommunications en Côte d’Ivoire (ARTCI), a tenu une conférence de presse afin de donner les raisons du retrait des licences d’exploitations à ces quatre opérateurs.

                                         Bilé Diéméléou, Directeur Général de l’ARTCI

Situation financière irrémédiablement compromise

Selon l’ARTCI, le retrait des licences d’exploitation à ces quatre opérateurs fait suite à plusieurs manquements « continus et persistants » vis à vis de leurs cahiers de charge. D’abord, sur le plan financier, ces opérateurs doivent 80 milliards de F CFA à l’État de Côte d’Ivoire. De plus, ils se sont retrouvés dans l’incapacité de respecter leurs obligations financières concernant, la redevance de régulation, la redevance d’utilisation de fréquences, la redevance d’utilisation des ressources de numérotation, la redevance d’utilisation à la recherche, à la formation et à la normalisation en matière des Télécommunication/Tic. L’ARTCI fait aussi état de ce que ces opérateurs se retrouvent dans l’incapacité de payer leurs charges d’interconnexion avec les autres opérateurs. De façon globale, ces opérateurs sont « dans une situation économique et financière irrémédiablement compromise« .

Impact sur la qualité de service

Du point de vue de la qualité des services, le régulateur a relevé que la présence de ces opérateurs sur le réseau ivoirien a un impact négatif non négligeable : « ces quatre opérateurs sont restées marginales en termes de production et de développement du marché » a précisé Bilé Diéméléou, Directeur Générale de l’ARTCI. Certains opérateurs utilisent des équipements devenus obsolètes pendant que d’autres n’ont pas, ou n’ont plus, continué à exploiter les ressources fréquentielles à leur disposition, c’est le cas de Warid et Niamoutie-Telecom (Café Mobile). L’Agence de Gestion des Fréquences (AIGF) a aussi commis une étude dont les résultats exigent une restructuration du spectre fréquentielle. Ainsi, seront admis à se déployer sur le marché ivoirien, quatre opérateurs dont Orange, MTN, Moov et un quatrième qui sera sélectionné à la suite d’un appel à candidature. 

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Quel sort pour les 539 membres de personnels ?

Après le retrait des licences, le sort des 539 membres de personnel de ces entreprises est au centre des préoccupations. Sur ce point, le régulateur a encouragé les quatre opérateurs (1.071.276 abonnés) à « fusionner » pour ne faire qu’un opérateur. Le cas échéant, le rapport de l’ARTCI stipule que « le Président de la République dans sa politique de création d’emplois pour les jeunes ne peut pas accepter de laisser sur le carreau ces employés. »

En attendant le sort qui sera réservé à ces 539 personnes, le message du régulateur est sans appel :

« les consommateurs de ces réseaux ne peuvent qu’utiliser leur crédit en intra connexion, l’interconnexion avec les autres réseaux de téléphonie mobile ayant été désactivée. En plus, ces opérateurs ont l’obligation, dès la notification, d’arrêter immédiatement la commercialisation de leurs produits (cartes SIM, recharges, etc.) et les populations sont tenues de ne plus les acheter »