La filiale de MTN au Nigéria se retrouve confrontée à un cercle vicieux de l’endettement alors que ses performances croissent à un rythme plus lent, subissant la pression d’un environnement économique local de plus en plus contraignant.

Au cours des neuf derniers mois se clôturant le 30 septembre 2023, la filiale a déclaré un bénéfice avant impôts et amortissements de 232,4 milliards de nairas (environ 284 millions de dollars), en baisse par rapport à 2022 où ce chiffre était de 400,4 milliards de nairas. Cette diminution a ramené la marge réalisée à 2,1 fois les intérêts nets payés par l’entreprise, contre 3,5 fois un an auparavant.

Les chiffres montrent une baisse des charges nettes d’intérêts à 114,3 milliards de nairas par rapport à 125 milliards de nairas. Cependant, malgré une augmentation de 21% du chiffre d’affaires dépassant les 1 772 milliards de nairas (environ 2,1 milliards de dollars) et une croissance du résultat d’exploitation, les marges subissent une pression due à l’augmentation des charges financières.

Cette pression est principalement attribuable à la hausse des charges financières, accentuée par la dévaluation du naira, impactant la valeur des engagements extérieurs de l’entreprise. La réévaluation des lettres de crédit bancaires, utilisées pour financer les investissements dans le réseau, a entraîné une augmentation des pertes de change potentielles, dépassant les 295 millions de dollars.

MTN Nigeria a récemment annoncé avoir levé 250 milliards de nairas via l’émission de papiers commerciaux pour refinancer des dettes existantes. Cela inclut 197 milliards de nairas de papiers commerciaux arrivant à échéance en novembre 2023, février et mai 2024. Cependant, ces nouveaux emprunts portent des taux d’intérêt plus élevés, ce qui augmentera les charges d’intérêts et réduira davantage la couverture par l’EBITDA.

Bien que la valeur de MTN sur la Bourse de Lagos soit restée élevée, elle a légèrement reculé depuis son pic en juin 2023. Les investisseurs continuent d’être attirés par le secteur des télécommunications et la politique de distribution de dividendes généreuse de l’entreprise. Cependant, une réévaluation future par les investisseurs n’est pas à exclure d’ici la fin de l’année, bien qu’aucun mouvement significatif n’ait été observé jusqu’à présent, selon des sources consultées par l’Agence Ecofin.