Le gouvernement malien a récemment annoncé la levée de l’interdiction d’importer et de commercialiser les kits Starlink, une décision qui pourrait transformer l’accès à Internet dans ce pays en proie à des défis sécuritaires et infrastructurels. Cette mesure, qui s’étend sur une période de six mois, a été prise lors d’un conseil des ministres. 

En mars 2023, la junte au pouvoir avait décidé de « démanteler et interdire les terminaux Starlink » sur l’ensemble du territoire national. Cette décision était motivée par des préoccupations concernant l’utilisation non autorisée de ces kits par des ONG et des particuliers, notamment dans les régions du nord et de l’est, où les activités des groupes séparatistes et jihadistes sont particulièrement préoccupantes. Les autorités craignaient que l’accès à cette technologie ne favorise les actions de ces groupes armés.

Les kits Starlink, développés par la société SpaceX d’Elon Musk, sont conçus pour fournir un accès Internet par satellite, particulièrement dans les zones reculées où les infrastructures de télécommunication sont insuffisantes. Composés d’un routeur, d’une antenne de réception et d’accessoires, ces kits peuvent offrir une connectivité essentielle dans un pays où de vastes étendues restent non couvertes par les opérateurs traditionnels.

 Une levée temporaire pour un cadre réglementaire

La décision de lever l’interdiction a été prise après un examen approfondi mené auprès des opérateurs de télécommunications, des fournisseurs d’accès à Internet et des régulateurs sous-régionaux. Le gouvernement a souligné qu’il était important de mettre en place un cadre réglementaire et une plateforme d’enregistrement pour identifier les utilisateurs des kits Starlink. Cette initiative vise à encadrer l’utilisation de cette technologie tout en minimisant les risques d’abus.

 Implications pour la sécurité et l’accès à l’information

Malgré l’interdiction précédente, de nombreux kits déjà vendus et installés ont continué à fonctionner, ce qui soulève des inquiétudes quant à leur utilisation potentiellement malveillante. La levée de l’interdiction pourrait donc être un double tranchant : d’une part, elle pourrait améliorer l’accès à l’information et à la communication pour les citoyens, mais d’autre part, elle pourrait également faciliter les activités des groupes armés.