Au Sénégal, alors que le leader du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité ( Pastef ), Ousmane Sonko, s’apprête à faire face à une nouvelle bataille juridique, l’État prend des mesures de sécurité pour éviter tout risque d’embrasement similaire à celui qui a eu lieu en juin dernier. Ainsi, le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique a décidé de suspendre à nouveau l’accès à l’Internet mobile au Sénégal.
Cette décision, qui est rentrée en vigueur ce lundi 31 juillet, est motivée par la diffusion de messages haineux et subversifs sur les réseaux sociaux, dans un contexte de troubles à l’ordre public. Le ministère précise que cette suspension sera temporaire et ne s’appliquera qu’à certaines plages horaires.
Suite à l’arrestation d’Ousmane Sonko, leader du parti politique Pastef, le gouvernement a pris la décision de suspendre l’accès à l’Internet mobile au Sénégal. Sonko a été appréhendé à son domicile pour le motif de « vol avec violence », accusé d’avoir dérobé le téléphone portable d’une femme gendarme dont le véhicule était tombé en panne près de chez lui. En outre, il aurait diffusé un message subversif sur les réseaux sociaux appelant le peuple à se tenir prêt.
Lors d’une conférence de presse le 29 juillet, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Dakar, Abdou Karim Diop, a révélé que l’arrestation de Sonko pour vol n’a fait que précipiter une action qui était déjà imminente. Il a annoncé que l’opposant politique serait poursuivi pour six autres chefs d’accusation, notamment l’appel à l’insurrection, l’atteinte à la sûreté de l’État, l’association de malfaiteurs, le complot contre l’autorité de l’État, les actes visant à compromettre la sécurité publique et à provoquer des troubles politiques graves, ainsi que l’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste.
De son côté, Ousmane Sonko a donné sa version des faits en expliquant qu’il avait pris le téléphone d’un agent des renseignements généraux qui était posté en permanence devant son domicile depuis son procès en mai 2023. Sonko affirme avoir agi ainsi parce qu’il était filmé et a demandé à l’agent de déverrouiller le téléphone et d’effacer les images prises.À Dakar, des manifestations violentes ont éclaté dans certains quartiers de la capitale à la suite de l’arrestation d’Ousmane Sonko et de sa grève de la faim entamée le 30 juillet. Les autorités redoutent que ces manifestations soient plus intenses que celles qui ont eu lieu en juin dernier, après la condamnation de Sonko à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».