Le Gouvernement du Nigeria a décidé de la réduction de l’amende infligée à l’opérateur MTN, du fait de la non-identification de plusieurs cartes SIM. Fixée à 3,9 milliards de dollars préalablement, la société ne devra payer que 1,65 milliard de dollars désormais. Suite à cette décision, les parlementaires n’ont pas manqué d’exprimer leur colère.

La chambre des représentants a exigé une explication claire de la part du ministre des Communications Adebayo Shittu et du directeur général de la Commission des communications du Nigeria (NCC) Umar Dambatta. Cette explication, ont-ils ajouté, devra leur être fournie avant le 20 juin 2016.

                           Adebayo Shittu, ministre des Communications / CREDIT : DR

Par la voix du président du Comité parlementaire en charge des questions de communication, Shaheed Fijabi, les parlementaires ont exprimé leur incompréhension face à cette décision. En effet, au mois de Mars, ils ont exigé l’ouverture d’une enquête pour situer la responsabilité de MTN dans la mort de plusieurs nigérians dans des attaques de Boko-Haram. Le gouvernement était donc tenu de suspendre toute négociation avec l’entreprise en attendant les résultats des enquêtes. L’action posée par le gouvernement est donc considérée, aux dires de Shaheed Fijab, comme une action de nature « à saper l’autorité et l’indépendance de l’Assemblée nationale».

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Du côté du gouvernement, l’on se défend. Devant les parlementaires, le secrétaire permanent du ministère des Communications, Sunny Echono, a laissé entendre que les hautes autorités du pays ont donné leur accord pour la réduction de l’amende.

« Ce fut décidé en vertu d’une série d’examens de procédure et autres formalités, y compris la constitution du comité interministériel sous les auspices du comptable général de la fédération », a-t-il expliqué.

Il faut préciser que le bras de fer entre MTN et le gouvernement nigérian, qui a abouti à des négociations afin de trouver une solution définitive, a eu un impact négatif sur le secteur des télécoms au Nigeria, a conclu le secrétaire permanent du ministère des Communications.