Dans le tableau dynamique des télécommunications gabonaises, où les taux de pénétration de la téléphonie mobile et de l’Internet atteignent des sommets au premier trimestre 2023 avec 169 % et 120,3 % respectivement, un défi persiste : l’inaccessibilité de vastes zones rurales aux bienfaits de la connectivité. Les opérateurs Airtel Gabon et Moov Africa Gabon Telecom, conscients de cette fracture numérique, entreprennent une mission ambitieuse pour étendre la toile des services télécoms à 200 villages situés dans des « zones blanches » encore dépourvues de cette précieuse connexion.

Cette initiative, déployée dans le cadre de la deuxième phase du projet de développement du service universel de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), a récemment été le sujet central d’une réunion entre les dirigeants des sociétés de télécommunications et Célestin Kadjidja, président de l’ARCEP.

Le projet prend racine dans une volonté plus large du gouvernement gabonais, qui, depuis une décennie, a placé la transformation numérique au cœur de sa vision de développement économique et sociale. En janvier, l’exécutif a franchi une nouvelle étape en contractant un prêt de 68,5 millions USD auprès de la Banque mondiale, donnant ainsi un nouvel élan au projet national de transformation numérique baptisé « Gabon numérique ».

La première phase du projet, réalisée entre 2016 et 2018, a vu l’installation de 18 stations radioélectriques, permettant ainsi à 33 villages d’accéder aux services télécoms. Cependant, selon les estimations de l’ARCEP, environ 1 253 villages, représentant 6,5 % de la population gabonaise, restent plongés dans l’obscurité numérique.

Cette odyssée télécoms vise à transformer ces zones oubliées en des oasis connectées, permettant aux habitants de goûter aux fruits de la téléphonie mobile et de l’Internet. Au-delà de l’impact social, elle ouvre également de nouvelles opportunités pour les opérateurs télécoms qui, en élargissant leurs bases de clients, peuvent ainsi accroître leurs revenus.

L’histoire se dessine donc comme un voyage vers l’inclusion numérique, façonnant un avenir où la connectivité n’est plus un luxe, mais une nécessité. La connectivité, tissage invisible reliant ces villages isolés au reste du monde, promet de catalyser le progrès, de stimuler les échanges et d’ouvrir de nouveaux horizons pour ces communautés oubliées. La prochaine étape dans cette saga sera suivie de près, car elle déterminera la façon dont le Gabon, à travers cette quête numérique, écrit son chapitre dans l’histoire de l’inclusion technologique.