Le FBI n’a finalement pas eu besoin d’Apple pour avoir accès aux données de l’iPhone 5C du « tueur de San Bernardino », Syed Rizwan Farook. Ce 28 mars, l’agence fédérale a annoncé l’avoir réussi avec l’aide d’une tierce partie. Depuis, c’est Apple qui est monté au créneau.

Le bras de fer entre le FBI et Apple a fini par pencher en faveur du FBI. Alors que la justice devait se prononcer sur une éventuelle injonction à l’endroit d’Apple afin de la contraindre à donner accès aux données du mobile, le FBI a déclaré en fin de semaine dernière que cela n’était plus nécessaire. Dans un courrier adressé au tribunal de Riverside (Californie), le département de la justice annonçait l’entrée en scène d’une tierce partie : « Le samedi 20 mars 2016, une tierce partie a démontré au FBI une possible méthode pour débloquer le téléphone de Farook ». Cette annonce avait alimenté les spéculations de bon nombre d’observateurs.

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La tierce partie, un secret bien gardé

Si aucune information n’a été donnée quant à la tierce partie qui a réussi à contourner tous les protocoles de sécurité d’Apple jusque-là présentés comme inviolables, un nom revient dans les analyses de plusieurs experts. Selon ceux-ci, il pourrait s’agir de la société de sécurité informatique israélienne Cellebrite. La société commercialise plusieurs solutions permettant de s’introduire dans les mobiles. Ces pratiques ( UFED : Universal Forensic Extraction Device) sont autorisées par les tribunaux du monde entier et donnent accès à bon nombre d’informations tels que les SMS, les journaux d’appels, la géolocalisation, les carnets d’adresses, les vidéos et bien d’autres. Le problème c’est que la société affirme être capable d’accéder aux mobiles tournant sous iOS 4, 5 et 6 alors que l’iPhone de Farook fonctionnait avec iOS 8 ou 9.
Une autre piste envisageable aurait consisté à utiliser une technique dénommée « méthode de l’extraction de la mémoire Flash NAND ».

Apple ne perd pas que son honneur

Quelle que soit la procédure employée pour avoir accès aux données chiffrées de l’Iphone, cette situation joue contre la firme de Cupertino. La force d’Apple vient d’ailleurs de la fiabilité de ses terminaux dont les données sont automatiquement supprimées après plusieurs tentatives d’authentification (connexion par mot de passe) infructueuses. Selon le site Business Insider, la société tient coûte que coûte à savoir comment le FBI a réussi à hacker l’Iphone 5C. Pour y arriver, une procédure judiciaire serait même sur le point d’être entamée contre l’agence. La notoriété d’Apple ainsi que la technicité de ses ingénieurs pourraient être mis à mal suite à ce rebondissement, quoique l’Iphone 6 soit présenté comme plus fiable que ses prédécesseurs. Du côté du FBI, les données recueillis pourraient permettre de faire avancer les enquêtes.