Le gouvernement chinois renforce les contrôles sur les exportations de deux matériaux clés utilisés dans la fabrication de puces informatiques. À partir du mois prochain, l’obtention de licences spéciales sera nécessaire pour exporter du gallium et du germanium depuis la Chine, qui est le principal producteur mondial de ces métaux. Cette décision fait suite aux efforts des États-Unis pour restreindre l’accès des Chinois à certains microprocesseurs avancés.
L’annonce survient juste avant le voyage important à Pékin de la secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen. Lundi, le ministère chinois du Commerce a déclaré que ces restrictions étaient nécessaires pour préserver la sécurité et les intérêts nationaux. Les métaux en question sont utilisés dans les semi-conducteurs, les communications et les équipements militaires, ainsi que dans des produits tels que les panneaux solaires.
Les semi-conducteurs, qui alimentent une multitude d’appareils, des téléphones mobiles au matériel militaire, sont au cœur d’un différend tendu entre les deux plus grandes économies mondiales. Les États-Unis ont pris des mesures pour limiter l’accès de la Chine à des technologies qu’ils craignent d’être utilisées à des fins militaires, notamment les puces utilisées dans le supercalcul et l’intelligence artificielle.
D’autres pays, comme les Pays-Bas et le Japon, se sont joints à ces efforts de contrôle des exportations. Les Pays-Bas ont récemment annoncé des restrictions sur les exportations d’équipements de fabrication de semi-conducteurs, tandis que le Japon envisage de restreindre certaines exportations liées à la fabrication de puces informatiques. Ces mesures affectent des acteurs clés de la chaîne d’approvisionnement mondiale des microprocesseurs, tels que le fabricant néerlandais d’équipements à puce ASML.
La Chine a souvent qualifié les États-Unis d' »hégémonie technologique » en réponse aux contrôles à l’exportation imposés par Washington. De son côté, Janet Yellen a averti que la rupture des liens économiques entre les deux pays serait désastreuse et a souligné l’importance d’un commerce et d’investissements aussi ouverts que possible entre eux. Sa visite en Chine fait suite à la récente reprise des communications de haut niveau entre les deux superpuissances, marquée par la rencontre entre le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et le président chinois, Xi Jinping, en juin de cette année.