Le gouvernement sénégalais a décidé de suspendre temporairement l’accès à l’Internet mobile à partir de 22 heures, en réaction à la diffusion de messages haineux et subversifs sur les réseaux sociaux. Cette mesure affecte les 18,59 millions d’internautes mobiles du pays, survenue dans un contexte de menaces de troubles à l’ordre public après le report indéfini de l’élection présidentielle prévue le 25 février par le président Macky Sall.
Des gendarmes ont dispersé un rassemblement devant l’Assemblée nationale à l’aide de gaz lacrymogène, alors que les députés débattaient d’une proposition de loi constitutionnelle visant à reporter la présidentielle de six mois. Cette suspension d’Internet en période de crise politique n’est pas nouvelle pour le gouvernement sénégalais, qui a déjà pris cette mesure en juin et juillet 2023.
Le Sénégal n’est pas le seul pays d’Afrique subsaharienne à restreindre l’accès à Internet en cas de crises sociopolitiques. Récemment, les Comores ont également limité la connectivité Internet en réponse à des manifestations violentes après la réélection du président Azali Assoumani. Selon l’organisation britannique Top10VPN, les coupures de réseau en Afrique subsaharienne en 2023 ont touché 84,8 millions d’internautes, avec une durée totale de perturbation de 30 785 heures, entraînant des pertes économiques estimées à 1,74 milliard de dollars.