Il m’arrive très souvent de me référer au moteur de recherche interne des plateformes social media afin de trouver le profil d’une personne, une page Facebook, groupe Facebook, etc.
Dans le cadre d’une procédure de légalisation d’une association auprès de la préfecture d’Abidjan, j’ai essayé de voir s’il était possible d’avoir un contact ou un site internet sur la page de cette administration qui me permettrait de les contacter directement avant un éventuel déplacement.
Résultat de recherche encourageant
C’est tout naturellement que je saisis, dans la barre de recherche Facebook « préfecture d’Abidjan ». Et en tête de liste, il est indiqué qu’il existe bien et belle une page à ce nom, qui indique même la catégorie « Organisme Gouvernemental ».
Sur la page Facebook de la préfecture d’Abidjan, la première des choses qu’on remarque, c’est la photo de couverture montrant un aperçu de la commune du plateau. On y remarque tout de suite le palais de justice, et un peu plus loin le stade Félix Houphouët Boigny. À cela, s’ajoute le nombre d’abonnés estimé à 6300 et 25 abonnements. Dans la partie Introduction de la Page, il est indiqué « Page officielle de la Préfecture d’Abidjan » une mention de quoi nous rassurer.
Plus l’on scroll vers le bas de la page Facebook de la préfecture d’Abidjan, plus la mine marque une expression d’étonnement, d’incompréhension. En effet, les publications datent d’il y a au moins deux ans. La plus récente date du 07 août 2020 et elle porte sur le 60e anniversaire de la Côte d’Ivoire. La publication précédente, elle, date du 27 juin de la même année ; c’est une vidéo d’un reportage de la Radio Télévision Ivoirienne (RTI) dans laquelle l’ex-préfet d’Abidjan, monsieur Vincent Toh Bi Irié et l’actuel maire de la commune de Cocody, Jean-Marc Yacé, font une visite de terrain en pleine saison de pluies afin de sensibiliser les populations qui habitent les quartiers situés dans les zones dangereuses.
Un peu plus bas, même si les publications n’étaient pas régulières, il y avait au moins une fois par mois un contenu, une vidéo, un post, des albums photos, etc. On y a découvert des rubriques comme : Allo Abidjan, Héros de l’Ombre…
Le constat fait plus haut n’est pas que sur la page Facebook de la préfecture. En effet, en fouillant davantage, j’ai découvert que la chaine YouTube de la Préfecture d’Abidjan présentait une absence de mise à jour depuis le 16 mai 2020. Sur LinkedIn, c’est le désert depuis la création de la page dédiée.
Depuis le départ de l’ex-préfet Vincent Toh Bi Irié, tout est en berne
Le 26 août 2020, monsieur Vincent Toh Bi Irié, annonçait avoir présenté sa démission à sa hiérarchie en ces termes : ‘pour l’honneur et pour le respect de ma conscience, j’ai décidé de quitter mes fonctions de Préfet du Département d’Abidjan’. Or, on remarque qu’après août 2020, la page Facebook, le compte LinkedIn et la chaine YouTube de la Préfecture d’Abidjan n’ont pas été mis à jour depuis.
Autre constat ; les comptes de la Préfecture d’Abidjan ont été créés en 2018, année de l’arrivé de Monsieur Vincent Toh Bi Irié à la tête de la préfecture du département d’Abidjan (août 2018).
L’administration étant une continuité, l’on devrait assister, en principe, à une mise à jour, voir même de nouveaux contenus sur les différentes plateformes social media de la préfecture d’Abidjan. L’on devrait pouvoir s’y référer pour des informations, connaitre davantage cette administration, ses missions, ses actions, ses actualités… Mais depuis deux ans bientôt, c’est silence radio sur les médias sociaux.
Une situation que l’on trouve dans certaines administrations en Côte d’Ivoire
Cette situation me laisse supposer qu’à sa nomination monsieur Vincent Toh Bi Irié a voulu créer de la proximité entre les populations d’Abidjan et la préfecture. Cette proximité passait aussi par des échanges directs, des conseils et surtout la transparence (réponses aux préoccupations des administrés à travers des directs par exemple). Avec la puissance des réseaux sociaux, quoi de plus normal que de marquer la présence de cette administration sur les plateformes social Media comme Facebook, YouTube et LinkedIn.
La présence sur les réseaux sociaux demande un minimum d’organisation et de moyens. Moyens en terme, de ressources humaines et des moyens financiers parfois importants pour la production de contenus de qualité. Il est, souvent, d’usage de recourir à des agences de communication spécialisées afin de s’assurer de la tenue des objectifs.
Le constat est que, parfois, tant que le « Patron » est là, sa vision de la communication digitale est appliquée et soutenue, souvent de sa propre poche. Lorsque survient un changement, la continuité est brisée, car les objectifs, la vision, ou la perception de la présence sur les médias sociaux du successeur sont tout autres. Résultat, on constate des refontes des sites internet dans certaines administrations selon qu’on aime ou pas le site actuel, dans certains cas il n’y a pas de mise à jour du site principale, on a des pages Facebook doublons (Exemple de ministères qui créent de nouvelles pages à chaque remaniement pour la simple et bonne raison que l’équipe précédente est partie avec les accès ou encore on sait plus qui a les accès).
Pourquoi pas la création d’une structure étatique en charge du suivi de la présence en ligne des administrations en Côte d’Ivoire ?
L’exemple de la présence social media de la Préfecture d’Abidjan qui a connu un arrêt subit de mise à jour à la suite du départ de monsieur Vincent Toh Bi Irié n’est qu’un exemple parmi tant d’autres dans l’administration ivoirienne.
Face à cette discontinuité constatée en général dans la manière dont les administrations et institutions en Côte d’Ivoire gèrent leur communication digitale, pourquoi ne pas centraliser le suivi de la présence en ligne, surtout sur les Mediaş sociaux ? Cela pourrait se faire par exemple à travers un organe spécialisé et autonome dont la mission principale serait le suivi, l’harmonisation de la présence en ligne des différentes institutions administratives en Côte d’Ivoire. Cet organe pourrait également être en charge de la formation des différents responsables de communication ou des community managers afin de les inculquer les bonnes pratiques et outils utiles à la gestion des plateformes social media. Elle pourrait également faire le pont entre les différents acteurs GAFAM et les institutions afin de faciliter certaines démarchent ou autres (Certification de pages, suppression de pages doublons, récupération d’accès en cas de piratage, etc.). Cet organe pourrait également mettre en place et veiller au respect de certaines règles de sécurisation des comptes en lignes…
Évidement, chaque institution aura à mener sa stratégie éditoriale en ligne comme elle l’entend, mais le tout dans les règles de l’art et sous la supervision d’un organe à même d’attirer l’attention, inciter et conseiller pour une présence en ligne des instituions plus structurées.
Ainsi, on assistera plus à une multitude de plateformes social media pour une même organisation, aux dérives de tout genre, à la confusion entre page Facebook institutionnelle et celle du premier responsable de cette institution.
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