Les institutions bancaires, avec leur solide clientèle, leurs bilans substantiels et leur expertise en matière de réglementation, représentent un socle propice à l’innovation. En contrepartie, les fintechs, agiles avec leurs technologies de pointe et une approche centrée sur le client, dynamisent l’innovation et élargissent l’accès aux services financiers pour les non-bancarisés. Ike Anison, directeur pays Ghana chez Onafriq, souligne l’impact transformateur de la collaboration entre ces deux secteurs, promettant une redynamisation et une redéfinition des services financiers à travers l’Afrique.
L’accès aux produits financiers formels reste un défi persistant en Afrique malgré certaines avancées notables, comme le cas où 81% des Sud-Africains adultes possèdent un compte bancaire formel. Néanmoins, près de 350 millions d’adultes en Afrique subsaharienne demeurent exclus des services bancaires formels, représentant 17% des deux milliards de non-bancarisés dans le monde.
Cette situation découle en partie du sentiment chez de nombreux habitants à faibles revenus en Afrique selon lequel ils n’ont pas les fonds ou l’épargne nécessaires pour recourir aux services bancaires. De plus, les infrastructures bancaires formelles sont limitées et les services financiers sont perçus comme coûteux.
Toutefois, les services financiers ne se limitent pas aux institutions bancaires en Afrique. Avec la démocratisation de la connectivité et des technologies numériques, le continent a vu émerger un secteur fintech dynamique. Ces startups, incluant la plupart des licornes du continent, couvrent divers domaines tels que les paiements, l’épargne, les investissements et les assurances, et contribuent à fournir des outils financiers à des millions d’Africains, adaptés à leur réalité quotidienne.
Les défis auxquels font face les secteurs traditionnels de la finance et de la fintech en Afrique sont autant d’obstacles à l’inclusion financière sur le continent. Cependant, une solution prometteuse émerge : une collaboration accrue entre les fintechs et les banques traditionnelles.
Ces partenariats pourraient contribuer à combler les lacunes respectives, offrant aux banques davantage d’agilité et d’innovation, tout en permettant aux fintechs de profiter de la clientèle et de la crédibilité des institutions bancaires. Cette collaboration est d’autant plus cruciale en Afrique où les différences réglementaires ont créé une fragmentation des écosystèmes de paiement, nécessitant une intégration pour offrir des services financiers cohérents et transparents.
Ces collaborations unifiées présenteraient des avantages significatifs pour les deux secteurs et pour l’inclusion financière en Afrique, facilitant la création de produits adaptés aux besoins locaux tout en réduisant les coûts. Une telle coopération entre les acteurs du secteur financier pourrait être la clé pour renforcer l’inclusion financière et montrer au monde le potentiel du continent africain en tant que leader financier et innovateur.