Au Nigeria, le gouvernement a recours à la technologie dans sa lutte contre la fraude au sein de l’administration. Grâce à des vérifications biométriques, 23.000 cas de « fonctionnaires fictifs » ont pu être détectés.

Le président Muhammadu Buhari, depuis son accession au pouvoir, a fait de la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance, l’une de ses priorités. Au Nigéria, la corruption gangrène l’administration et fait perdre à l’Etat des sommes énormes. Au sein de l’administration par exemple, les cas de fraudes dans le paiement des salaires sont nombreux. Pour lutter contre ce phénomène, la technologie a été mise au cœur de la stratégie des autorités. L’État fédéral a eu recours à la société allemande Dermalog qui fournit des solutions d’identifications biométriques.

Dans la pratique, c’est le Système Automatisé d’Identification Biométrique (ABIS) de l’allemand qui a été utilisé. Ce système qui permet la reconnaissance d’empreintes digitales et faciales a été installé dans toutes les banques du pays. Ainsi, tous les fonctionnaires sont tenus de se faire identifier avant de pouvoir accéder à leurs comptes bancaires. Et cette stratégie a payé. Sur les 312.000 fonctionnaires qui ont été vérifiés, 23.306 étaient en état d’irrégularité (n’existant pas ou se faisant payer deux fois), soit un peu plus de 7% des fonctionnaires du pays.

                                 Muhammadu Buhari, Président du Nigéria

Avec le système de Dermalog, chaque fonctionnaire nigérian a un identifiant unique couplé à toutes ses informations biométriques, ce qui rend quasi-nul les chances de procéder à des fraudes comme  cela se faisait par le passé. Cette mesure permet à l’État de réaliser des économies de 10,5 millions d’euros en ce qui concerne les salaires des agents de la fonction publique.