Le gouvernement gabonais a récemment adopté le projet de Loi de Finances 2025 (PLF 2025), un document budgétaire qui s’inscrit dans un contexte économique délicat. Le budget, fixé à 4 204,9 milliards de FCFA, représente une augmentation modeste de 42,9 milliards de FCFA par rapport à l’année précédente. Ce projet vise à répondre aux défis économiques actuels tout en intégrant des mesures significatives, notamment l’instauration d’une redevance sur les transactions financières électroniques.

L’un des points les plus débattus du projet concerne la redevance sur les transactions via des services tels qu’Airtel Money et Mobicash. Initialement proposée à 5%, cette taxe a été revue à la baisse à 0,5% suite aux pressions exercées par divers acteurs économiques. Cette décision est perçue comme une victoire pour les consommateurs, qui auraient été lourdement impactés par une imposition aussi élevée.

Cette révision de la taxe intervient alors que le marché du mobile money au Gabon connaît une croissance rapide, avec environ 4,5 millions de comptes actifs en 2022. Les transactions ont atteint près de 800 milliards de FCFA, marquant une augmentation de 30% par rapport à l’année précédente. La baisse de la redevance devrait donc encourager l’utilisation continue de ces services financiers numériques, tout en soulignant l’importance d’écouter les préoccupations des consommateurs dans les décisions politiques.

Le PLF 2025 met également l’accent sur l’optimisation des recettes fiscales et douanières, dans le but d’améliorer la collecte des impôts et d’élargir l’assiette fiscale. Les dépenses d’investissement sont prévues en hausse, atteignant 592,6 milliards FCFA, principalement pour financer des projets d’infrastructure et préparer les élections à venir. Toutefois, le gouvernement devra naviguer habilement entre ces ambitions et la nécessité de maîtriser son endettement public.