L’inclusion financière demeure un défi majeur pour le développement économique, permettant aux épargnants d’investir, aux entreprises d’innover, et à l’économie de prospérer. Face aux obstacles rencontrés par les populations africaines en matière d’accès aux services financiers, les entreprises de téléphonie mobile se sont engagées activement dans la résolution de ces problèmes. Aujourd’hui, elles émergent comme les moteurs essentiels de l’inclusion financière en Afrique.

Le rapport annuel de la BCEAO pour l’année 2021 sur les services financiers numériques a enregistré une augmentation significative de 39% avec un total de 131 millions de comptes de monnaie électronique dans la zone UEMOA par rapport à l’année précédente. Ainsi, l’Afrique connaît une révolution silencieuse mais puissante, propulsée par la convergence entre la technologie financière (FinTech) et les télécommunications, qui représente le principal moteur de l’inclusion financière ces dernières années.

Cette évolution est logique, étant donné le taux de pénétration élevé de 43% des téléphones portables en Afrique subsaharienne en 2023 selon le rapport GSMA. Les télécommunications offrent une plateforme idéale pour étendre les services financiers à travers des solutions telles que les paiements mobiles, les portefeuilles électroniques et les prêts en ligne.

Les fournisseurs de paiements mobiles jouent un rôle central dans cette révolution, exemplifié par des services tels que M-Pesa et Orange Money, qui ont révolutionné la gestion quotidienne des finances en Afrique. Ces solutions permettent à quiconque possédant un téléphone portable d’effectuer des transactions, de régler des factures, et d’envoyer/recevoir de l’argent, même dans des régions dépourvues d’infrastructures bancaires traditionnelles.

Il est également pertinent de souligner que les plateformes de transfert d’argent Mobile Money proposent des taux de change plus compétitifs, des délais plus rapides, et une traçabilité accrue des fonds. Par exemple, en 2022, le taux de pénétration du Mobile Money en Côte d’Ivoire a atteint 88% de la population, comparé à un taux de bancarisation de seulement 26% selon le ministère des Finances. Cette statistique témoigne du fait que la majorité des Ivoiriens n’ont pas de compte bancaire, mais quasiment tous possèdent un téléphone portable, utilisé pour des transactions financières.

En outre, des entreprises telles qu’Orange Côte d’Ivoire, à travers Max IT, ont innové en lançant une « Super App » multifonctionnelle. Cette application regroupe divers services, dont l’achat de crédits mobiles, l’acquisition de données, ainsi que des fonctionnalités financières et commerciales grâce à une marketplace intégrée, y compris un compte bancaire via Orange Bank Africa, le tout intégré dans une seule et même plateforme.

Les prêts numériques ont également révolutionné le financement des entrepreneurs et des petites entreprises en Afrique. En exploitant des données telles que l’historique des transactions mobiles et les modèles de comportement, les opérateurs de télécommunications sont capables de fournir rapidement et à moindre coût des prêts stimulant l’entrepreneuriat et l’activité économique, comme c’est le cas avec l’offre Tik Tak Prêt et Épargne.