Le phénomène du moment, Pokemon Go, ne finit pas de faire parler de lui. Si le jeu basé sur la réalité augmentée a été interdit dans plusieurs pays, de façon générale, il jouit d’un franc succès. Pourtant, selon un article publié par l’agence de Presse russe Sputnik, le jeu représenterait une véritable menace sur la vie privée des individus et serait même un outil d’espionnage de l’agence américaine de renseignement, CIA ( Central Intelligence Agency ).
Pokemon Go s’appuie sur un principe exploité par plusieurs jeux : l’incitation à la dépendance. En effet, au fil de son évolution, le joueur se voit encourager à de nombreuses reprises, au point où il continue encore et encore à passer des heures devant son écran. Pour bien comprendre le lien qui existerait entre ce jeu et la CIA, il faut remonter à sa genèse, soutient Sputnik.
Le projet Pokémon Go est né d’une collaboration étroite entre The Pokémon Company, Nintendo et Niantic. Le fait est que la société Niantic, ancienne filiale de Google, a été créée par John Hanke, qui est par ailleurs le fondateur de la compagnie Keyhole. Inc, spécialisée dans la création de cartes géospatiales. Là où le lien se dessine, c’est que Keyhole. Inc a été financé par un fonds de capital-investissement américain, mis en place par la CIA en 1999, In-Q-Tel.
Avant le lancement de Pokemon Go, par Niantic, un travail colossal a été accompli. Ce sont principalement la cartographie de la planète, avec des mises à jour régulières et la cartographie des rues des villes du monde. Dès lors qu’un utilisateur installe l’application sur son smartphone, il devient les yeux, les oreilles et les capteurs d’entités tierces, soutient l’agence.
Lors de l’installation du jeu, l’utilisateur est invité à donner accès à sa caméra, son GPS, son microphone… afin de pouvoir débuter l’aventure. Dès que cette étape est franchie, il doit activer sa caméra et ainsi capturer son premier Pokemon. La grande question est de savoir où vont toutes ces photos ? D’autant plus que l’autorisation a été déjà donnée à l’entreprise d’utiliser ses données.
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En effet, les règles d’utilisation que l’application invite l’utilisateur à lire et à accepter en cas d’approbation, sont pour le moins équivoques. La réalité est que très peu ou aucun utilisateur, ne prend le temps de les lire. Sputnik en a répertorié certaines :
D’abord, Niantic explique les raison pour lesquelles elle souhaite avoir accès à ces données:
« Nous coopérons avec le gouvernement, les autorités compétentes ou des parties privées pour appliquer et respecter la loi. Nous pouvons divulguer toute information vous concernant (ou votre enfant autorisé) en notre possession ou sous notre contrôle au gouvernement, aux autorités compétentes ou aux parties privées dans le cas où, à notre seule discrétion, nous le penserions nécessaire ou approprié » .
Mais plus encore, ces données deviennent sa propriété :
« Les informations que nous collectons auprès de nos utilisateurs, y compris les données à caractère personnel, sont considérées comme un actif de l’entreprise » .
Au-delà, même si l’entreprise devenait la propriété d’une autre entité, les données des utilisateurs feraient partis des actifs du nouvel acquéreur :
« Si nous étions rachetés par un tiers à la suite d’une transaction telle qu’une fusion, une acquisition ou une vente d’entreprise, ou si nos actifs étaient rachetés par un tiers pour cause de faillite ou de cessation de commerce, une partie ou la totalité de nos actifs, y compris vos données à caractère personnel (ou celles de votre enfant autorisé), pourraient être divulguées ou transférées à un tiers acquéreur dans le cadre de la transaction ».
Niantic, par ricochet la CIA, serait donc en mesure d’avoir accès à des images en temps réel, partout dans le monde, simplement en utilisant les joueurs de Pokemon comme des relais. Le procédé est tout simple, faire apparaître des petites bestioles, incitant les joueurs à se ruer vers elles pour la capturer. Et là, et la camera, et le Capteur GPS, et le microphone du smartphone du joueur entrent en scène. En définitive, selon Sputnik, il y a bien de questions à se poser sur ce jeu dont la frénésie s’est diffusée à l’échelle planétaire.