Une erreur de frappe au Pentagone expose des données sensibles, certaines allant jusqu’au Mali. L’information a été relayée par plusieurs médias locaux et internationaux. 

Selon plusieurs médias, dont LePoint.fr, une faute de frappe fréquemment commise par des salariés du Pentagone est à l’origine d’une fuite de données sensibles, dont certaines sont de nature sensible pour la sécurité nationale des États-Unis. Pendant une décennie, une petite erreur de frappe s’est glissée dans des millions de courriels envoyés par l’armée américaine. En tapant  » .ML  » au lieu de  » .MIL  » pour le suffixe de l’adresse mail des destinataires, ces messages ont été envoyés au Mali, en Afrique de l’Ouest.

Bien que la plupart des documents ne présentent aucun intérêt, certains sont d’une grande sensibilité, tels que les déplacements d’officiers de haut rang avec des détails précis, des informations médicales, des documents d’identité et des notes d’informations sur des menaces contre les intérêts américains à l’étranger, émanant du FBI. Ce qui est encore plus surprenant, c’est que les hautes instances américaines étaient au courant de cette erreur depuis près d’une décennie, selon le Financial Times.

Un entrepreneur néerlandais, administrateur du domaine national du Mali, a tenté à plusieurs reprises de contacter l’état-major américain pour signaler ces fuites, mais celles-ci ont persisté. Après avoir arrêté de compiler ces courriels pendant quelques années, Johannes Zuurbier a repris ses investigations en janvier, recevant au total 117 000 courriers depuis cette date, dont un millier en une seule journée, le mercredi 12 juillet 2023.

Inquiet, il a adressé une lettre au gouvernement américain pour les alerter :  » Ce risque est réel et pourrait être exploité par des adversaires des États-Unis « . À noter que le contrat de Johannes Zuurbier a pris fin le lundi 17 juillet, et le contrôle du domaine  » .ML  » est désormais directement géré par le gouvernement malien, un partenaire de la Russie.

Dans un communiqué, le Pentagone a assuré être  » conscient de ce problème  » et a affirmé prendre au sérieux toutes les divulgations non autorisées d’informations contrôlées relatives à la sécurité nationale ou d’informations contrôlées non classifiées. Des directives ont été données, et le personnel a été formé pour renforcer la sécurité, assure-t-il.

Pour l’instant, le gouvernement malien n’a pas encore officiellement réagi à cette erreur commise par les Américains.