L’ambiance est tendue au sein de Tunisie Telecom. Les employés de l’opérateur historique des télécommunications en Tunisie expriment leur ras-le-bol face à une direction qu’ils accusent de bafouer leurs droits. Au cœur de la colère, l’instauration d’un « Code de conduite et d’éthique » dont l’article 7 suscite l’indignation des syndicats. Réunis sous la bannière de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), ces derniers dénoncent une tentative d’étouffer la liberté d’expression des travailleurs et exigent le retrait immédiat du texte.

Derrière cette fronde, c’est un malaise plus profond qui se fait jour. Les employés pointent du doigt des conditions de travail dégradées, un manque de moyens et d’équipements essentiels à l’accomplissement de leurs missions, ainsi qu’un dialogue social inexistant. Selon eux, la direction fait la sourde oreille aux revendications et ignore les signaux d’alarme lancés depuis des mois. Face à ce qu’ils considèrent comme un mépris manifeste, les syndicats menacent de durcir le ton. Si aucune avancée n’est enregistrée, la grève pourrait devenir une réalité, avec des conséquences directes sur la qualité du service.

Dans un marché ultra-concurrentiel où chaque faux pas peut être fatal, une telle crise risque d’affaiblir davantage Tunisie Telecom. Détenant 28,9 % des abonnés en téléphonie mobile, l’opérateur est sous la pression d’Orange (26,6 %), tandis qu’Ooredoo domine le secteur avec 41,9 % de parts de marché. Sur l’Internet mobile, la situation est tout aussi serrée, avec 29 % des abonnés pour Tunisie Telecom, contre 28,4 % pour Orange et 41,8 % pour Ooredoo. Dans ce contexte, une paralysie des services entraînerait inévitablement des perturbations majeures, notamment sur la maintenance du réseau et le traitement des demandes clients.

Jusqu’ici, aucune annonce officielle de grève n’a été faite, mais le ton se durcit. Dans un communiqué, l’UGTT rappelle que toutes les options restent ouvertes pour défendre les droits des travailleurs. La direction, quant à elle, garde le silence, laissant planer le doute sur sa volonté d’apaisement. Une chose est certaine : plus le dialogue tarde, plus le risque d’une escalade devient inévitable.