Le 14 février dernier, la Tunisie a franchi une étape majeure dans sa transition numérique avec le lancement officiel de la 5G commerciale. Une avancée technologique prometteuse, mais dont l’accès reste encore limité pour une grande partie de la population. Entre le coût des appareils compatibles et la nécessité d’une couverture réseau étendue, l’adoption de cette technologie ne se fera pas du jour au lendemain.

Conscient des défis à relever, le gouvernement tunisien explore différentes pistes pour rendre la 5G plus accessible. Lors du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle qui s’est tenu à Paris les 10 et 11 février, le ministre des Technologies de la communication, Sofiene Hemissi, a évoqué avec la secrétaire générale de l’Union internationale des télécommunications (UIT), Doreen Bogdan-Martin, une collaboration visant à faciliter l’acquisition de téléphones compatibles.

Le principal obstacle à l’essor de la 5G en Tunisie, comme ailleurs en Afrique, reste le prix des smartphones. Selon la GSMA, association mondiale des opérateurs mobiles, les modèles 5G les plus abordables coûtent environ 150 dollars, un tarif encore élevé pour de nombreux consommateurs. La situation est d’autant plus compliquée que la plupart des acheteurs doivent payer l’appareil en une seule fois, faute de solutions de financement adaptées.

Mais le prix des téléphones n’est pas le seul facteur limitant. L’adoption de la 5G dépend aussi du coût des forfaits et de l’étendue de la couverture réseau. Comme souvent, les premières antennes ont été déployées dans les grandes villes, laissant les zones rurales en attente. Il faudra donc du temps pour que l’ensemble du territoire puisse réellement bénéficier de cette nouvelle technologie.

Le succès de la 5G en Tunisie passera par des mesures concrètes : subventions, facilités de paiement pour les smartphones, forfaits plus accessibles, et surtout, un effort continu pour étendre la couverture réseau. La révolution numérique est en marche, mais elle ne pourra pleinement porter ses fruits que si elle devient un levier d’inclusion et non un facteur d’exclusion.