L’Agence de régulation des postes et communications électroniques (ARPCE) du Congo s’apprête à lancer, dès le 20 février, une nouvelle série d’évaluations visant à mesurer la qualité des services fournis par les opérateurs télécoms. Une initiative qui s’inscrit dans la continuité des actions menées en 2024 et qui vise à garantir aux usagers des services mobiles performants et conformes aux exigences du régulateur.
Des performances scrutées à la loupe
Les précédentes campagnes d’évaluation, menées aux premier et quatrième trimestres de l’année dernière, avaient mis en lumière des lacunes importantes, notamment en matière de couverture et de qualité réseau sur certains axes stratégiques et dans des zones reculées. Face à ces insuffisances, l’ARPCE avait mis en demeure les opérateurs MTN et Airtel Congo, exigeant des mesures correctives immédiates.
« Nous avons une responsabilité envers les abonnés, et nous devons nous assurer que les services qui leur sont proposés répondent aux standards requis« , a souligné Benjamin Mouandza, directeur des réseaux et services de communication électronique à l’ARPCE.
Les opérateurs ont depuis engagé des actions pour améliorer leurs performances, mais le régulateur veut s’assurer que ces efforts ont porté leurs fruits.
Une exigence de fiabilité pour les consommateurs
Au-delà des aspects techniques, la satisfaction des abonnés reste un indicateur clé pour évaluer l’impact des services de télécommunications sur la vie quotidienne des Congolais. Une enquête menée par l’ARPCE au premier semestre 2024 révélait que si 66,07 % des utilisateurs se déclaraient satisfaits des services voix et SMS, seuls 52,1 % l’étaient pour l’Internet mobile. Une situation qui illustre le défi que représente encore l’accès à une connexion fiable et rapide.
Avec 5,8 millions d’abonnements mobiles et 3 millions d’abonnés à l’Internet mobile dans un pays de 6,1 millions d’habitants, la connectivité est devenue un enjeu majeur. La couverture nationale atteint 89,3 % pour la 2G, 83,4 % pour la 3G et 77,5 % pour la 4G, selon les chiffres de l’Union internationale des télécommunications (UIT) de 2023. Mais ces pourcentages masquent encore des disparités sur le terrain, avec des zones où la qualité du réseau demeure insuffisante.
Des sanctions en cas de manquements
Si l’évaluation à venir révèle des insuffisances persistantes, les opérateurs concernés s’exposent à des sanctions. La loi permet à l’ARPCE d’infliger une amende correspondant à 1 % du chiffre d’affaires annuel déclaré par l’opérateur fautif. En cas de récidive, cette pénalité peut être doublée. Et si les manquements persistent, le régulateur dispose d’un levier plus sévère : une réduction de la durée de la licence d’exploitation, voire sa suspension ou son retrait définitif.
Les prochaines semaines seront donc décisives pour MTN et Airtel Congo, qui devront prouver que les engagements pris après les précédentes mises en demeure ont été suivis d’effets concrets. Pour les abonnés, l’enjeu est de taille : pouvoir compter sur un réseau stable et performant, dans un monde où la connectivité est devenue un élément clé du quotidien.