Dans un pays comme la Somalie où l’accès à Internet reste un défi financier pour de nombreux citoyens, les autorités somaliennes prennent les choses en main. L’Autorité nationale des communications (NCA) vient d’initier une enquête publique inédite, sollicitant directement l’avis des consommateurs sur les tarifs appliqués par les opérateurs télécoms. Une démarche qui s’inscrit dans une volonté de régulation plus équitable du marché.
Quand les abonnés deviennent acteurs du changement
L’accès au numérique constitue un levier essentiel de développement en Somalie. Pourtant, selon les données de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le coût de l’Internet mobile demeure élevé par rapport aux recommandations internationales. Dans ce contexte, la NCA veut comprendre les réalités vécues par les utilisateurs : trouvent-ils les prix justes ? Les offres sont-elles adaptées à leurs besoins ?
L’organisme a ainsi lancé un appel à la participation via les réseaux sociaux, insistant sur l’importance du témoignage des consommateurs. L’objectif ? Identifier les tendances tarifaires, mesurer le niveau de satisfaction et ajuster les politiques en conséquence.
« En prenant la parole, vous contribuez à plus de transparence et à une meilleure régulation du secteur des télécoms, tout en renforçant la concurrence », souligne la NCA.
Un tournant pour le numérique somalien.
Cette initiative intervient alors que la Somalie amorce une transition vers l’IPv6, un protocole essentiel pour l’expansion des infrastructures numériques. L’ouverture récente du premier Centre national dédié à cette technologie marque une avancée majeure pour le pays, notamment en matière de sécurité des réseaux et d’innovation technologique.
En parallèle, la question du coût de la connectivité reste au cœur des préoccupations. L’UIT recommande que le prix d’un forfait Internet mobile de base ne dépasse pas 2 % du revenu moyen mensuel d’un habitant. Or, en Somalie, ce chiffre atteint actuellement 3,93 %, un seuil jugé trop élevé pour une population dont une grande partie vit avec des ressources limitées.
Un espoir pour un Internet plus accessible
L’initiative de la NCA pourrait bien être le premier pas vers une révision des tarifs et une démocratisation accrue de l’accès au numérique. En intégrant la voix des citoyens dans le processus décisionnel, les autorités affichent leur volonté de rendre le marché plus compétitif et plus inclusif.
Dans un pays où Internet est devenu un outil essentiel pour l’éducation, le commerce et la communication, une telle réforme pourrait transformer le quotidien de millions de Somaliens. À condition que cette enquête ne soit pas qu’un simple exercice de consultation, mais bien le prélude à des actions concrètes.