Une plainte déposée par A. Tall, représentant de 1811 victimes escroquées, a entraîné la poursuite de la plateforme E-FPC pour abus de confiance et escroquerie sur internet. Le préjudice, encore provisoire, est actuellement estimé à plus de 4 milliards de FCFA.
Selon nos sources, les transactions se faisaient via Orange Money et Wave, avec un faux parrainage comme mode opératoire, par le biais d’un lien d’invitation. Les arnaqueurs disposaient ainsi des données personnelles des victimes pour les utiliser de manière illicite. Les malfaiteurs ont également mis en place différents niveaux de participation, dont le niveau « VIP » nécessitant des investissements allant de 9 000 FCFA à 4 millions de FCFA par personne escroquée.
En avril dernier, les enquêteurs ont mis la main sur les Sénégalais M. Guèye, M. Doucouré et F. Dieng, poursuivis pour association de malfaiteurs, collecte illicite de données à caractère personnel, utilisation frauduleuse d’une ligne téléphonique, faux et usage de faux dans des documents administratifs, et blanchiment de capitaux. Doucouré a déclaré que sa copine K. L. S. Wenguela l’avait mis en relation avec des Chinois qui avaient besoin de cartes SIM pourvues de comptes Wave déplafonnés.
La Division de la cybersécurité, renforcée par une délégation judiciaire, a poursuivi ses investigations et a arrêté les ressortissants chinois S. Zhang, H. Youcai, Kaiming Chen, W. Weng et F. Lanpeng, tous poursuivis pour association de malfaiteurs, escroquerie en bande organisée transnationale, faux et usage de faux, et accès illicite à un système informatique. La perquisition de leur appartement commun a permis la saisie de 912 cartes SIM du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Cameroun, utilisées pour recevoir les fonds escroqués. Les Chinois ont reconnu leur implication active dans cette affaire et ont soutenu travailler pour leur compatriote H. Zhang, le commanditaire présumé de ces activités cyber-criminelles. Ils ont été placés en garde à vue, qui a été prorogée.