Le Sénégal entame une nouvelle ère dans la santé publique avec la numérisation du dossier patient unique, marquant un tournant décisif pour l’amélioration de l’accès aux soins sur le continent africain. Cette initiative, lancée par la ministre de la Santé et de l’Action sociale, Marie Khémesse Ngom Ndiaye, vise à centraliser et sécuriser les données médicales, révolutionnant ainsi la gestion de la santé au niveau national.
En Afrique, l’enjeu de centralisation des informations médicales est crucial pour la coordination des soins. Le manque de centralisation a longtemps été un obstacle majeur, entraînant des retards dans les traitements, des erreurs médicales, et une inefficacité générale des systèmes de santé. En réponse à ces défis, le Sénégal a opté pour une stratégie ambitieuse de numérisation, mettant en œuvre une plateforme numérique destinée à éliminer l’utilisation du papier dans les établissements de santé et à optimiser les échanges entre professionnels de la santé.
Le projet, annoncé le 14 mars à l’hôpital Abass Ndao de Dakar, représente un espoir majeur pour l’amélioration des soins au Sénégal. La plateforme permettra la centralisation des données médicales, assurant ainsi la sécurité des informations personnelles et réduisant significativement les délais d’attente pour les patients. En outre, elle facilitera la prise de rendez-vous via SMS et améliorera la précision des statistiques de santé.
La phase pilote du projet, déjà en cours dans six hôpitaux à travers le pays, s’inscrit dans le cadre plus large du Programme national de digitalisation du système de santé (PDSS). Ce programme, soutenu financièrement par la Banque mondiale à hauteur de 49,8 millions USD, ambitionne de relier et d’interconnecter les établissements hospitaliers du Sénégal, posant ainsi les fondations d’un système de santé numérisé conforme aux standards internationaux.
À terme, cette initiative transformera la manière dont les soins médicaux sont administrés au Sénégal. Tous les médecins auront accès à une mine d’informations pertinentes sur leurs patients, des antécédents médicaux aux résultats d’examens, en passant par les prescriptions médicales et les vaccinations. Ce changement promet d’améliorer considérablement la qualité des soins, la réactivité des services de santé et, par extension, la santé globale de la population sénégalaise.