Les tractations autour de l’amende de 3,9 milliards de dollars infligés à MTN Nigeria continuent de plus belle. Ainsi, les négociations entamées par la société panafricaine avec les autorités nigérianes en vue d’une éventuelle réduction de cette amende pourraient être suspendues.

                                             Adebayo Shittu, ministre de la communication

Depuis que MTN a écopé d’une amende de 3,9 milliards de dollars pour n’avoir pas désactivé des cartes SIM non-identifiées conformément aux exigences du régulateur, plusieurs négociations ont été entamées en vue d’une revue à la baisse de ce montant. L’on peut affirmer que le dossier avançait plutôt bien, et cela suite à une visite du président Sud-Africain Jacob Zuma à son homologue nigérian.

D’un autre côté, les parlementaires nigérians ont exprimé leur souhait de voir l’affaire abordée d’une autre manière. Allant dans le même sens que le président Muhammadou Buhari qui avait soutenu à ce sujet que « la priorité du gouvernement fédéral est la sécurité, pas l’amende imposée à MTN », ils ont exigé, le 23 mars 2016, une enquête de la part de la commission parlementaire en charge des télécommunications. Il s’agira de déterminer si oui ou non la non-désactivation des 5,1 millions de cartes SIM non-identifiées a contribué au meurtre de plus de 10.000 ressortissants nigérians, par Boko Haram.

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Selon le ministre de la communication, Adebayo Shittu, ce n’est qu’au regard des conclusions de cette enquête, que le gouvernement fédéral du Nigeria reprendra les discussions. De plus, si l’impact du « laxisme » de MTN est prouvé dans les exactions de Boko Haram, des poursuites pénales seront envisagées contre l’entreprise, soutiennent  les parlementaires.