Dans un monde où l’innovation technologique redéfinit les dynamiques économiques, le Nigeria multiplie les initiatives pour asseoir son influence sur la scène internationale. Dernière illustration en date : la signature de plusieurs accords avec le Koweït, dont un particulièrement stratégique dans le domaine des sciences et des technologies.
Lors d’une rencontre tenue récemment entre le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, et son homologue koweïtien, Abdullah Ali Al-Yahya, les deux nations ont réaffirmé leur volonté de bâtir des ponts solides dans des secteurs à fort potentiel. Cette collaboration ouvre la voie à une synergie qui pourrait transformer le Nigeria en un acteur incontournable du numérique et des nouvelles technologies au sein du continent africain.
Un partenariat fondé sur des atouts solides
Le Nigeria, riche de plus de 200 000 milliards de pieds cubes de réserves de gaz, possède un avantage considérable pour le développement d’infrastructures énergivores comme les centres de données et l’intelligence artificielle. Fort de cette ressource stratégique, le pays ambitionne de se positionner comme un hub clé pour l’exploration et le stockage de données, un secteur en pleine croissance à l’échelle mondiale.
Mais l’argument de la seule énergie ne suffit pas. Le Nigeria peut aussi compter sur une scène technologique en plein essor. Le pays se distingue comme un leader africain de la fintech, avec pas moins de six licornes, ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars. Une dynamique qui ne cesse de s’accélérer, attirant l’intérêt d’investisseurs du monde entier et affirmant la place du pays dans l’économie numérique globale.
« Nous avons une jeunesse talentueuse, des ingénieurs logiciels compétents qui développent des start-up capables de rivaliser avec les plus grandes entreprises mondiales. Ce partenariat avec le Koweït représente une opportunité majeure pour faire rayonner notre savoir-faire et bâtir des entreprises d’envergure internationale », a déclaré Yusuf Maitama Tuggar, soulignant l’importance de cette alliance.
Des défis à relever pour concrétiser les ambitions.
Si les perspectives sont prometteuses, le Nigeria doit encore franchir plusieurs obstacles pour exploiter pleinement son potentiel. En 2024, le pays affichait un score de 43,33 sur 100 à l’indice de préparation à l’intelligence artificielle d’Oxford Insights, un résultat supérieur à la moyenne africaine (32,70), mais qui le place seulement en septième position sur le continent.
Conscient des enjeux, le gouvernement a adopté une stratégie nationale sur l’IA en 2024, avec pour objectif d’améliorer son écosystème technologique et d’attirer davantage d’investissements. Cette feuille de route vise notamment à renforcer la formation des jeunes talents, à favoriser l’implantation d’entreprises spécialisées et à moderniser les infrastructures numériques du pays.
Par ailleurs, le Nigeria séduit de plus en plus les investisseurs internationaux. En 2024, les start-up du pays ont levé environ 520 millions de dollars, une progression de 11 % par rapport à l’année précédente, selon les données de Partech Africa. Cette tendance témoigne d’une confiance accrue des acteurs économiques dans le potentiel nigérian, bien que des défis structurels persistent, notamment en matière d’accès à l’électricité et de cadre réglementaire.
Vers un avenir technologique prometteur
L’accord signé avec le Koweït s’inscrit dans une dynamique plus large de diversification et d’expansion du Nigeria sur la scène technologique mondiale. En misant sur ses ressources naturelles, son vivier de talents et des partenariats stratégiques, le pays entend se positionner parmi les leaders africains de l’innovation.
Toutefois, la route vers cet objectif ne sera pas sans embûches. Il faudra concilier ambition et pragmatisme, investissements massifs et réformes structurelles. Mais une chose est certaine : le Nigeria a enclenché une marche résolue vers un avenir où la technologie sera un levier majeur de sa croissance et de son rayonnement international.