Le lundi 24 février 2025, le Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a officiellement inauguré le New Deal Technologique à Diamniadio, marquant un tournant historique pour le pays. Devant un parterre de ministres africains, d’investisseurs et de leaders technologiques, il a détaillé une vision audacieuse : « Faire du Sénégal une référence numérique souveraine, capable de rivaliser à l’échelle continentale d’ici 2034 ». Cette stratégie, portée par le gouvernement et des acteurs clés, combine innovation locale, technologies spatiales et inclusion digitale.
Au cœur de la cérémonie, des entreprises comme PAPS Sénégal ont illustré les ambitions concrètes du projet. Nabiyoulay Dièye, directeur commercial de cette start-up de logistique digitale, a insisté sur l’importance de connecter toutes les régions du pays : « D’ici 2030, obtenir un casier judiciaire en ligne ou suivre un colis en temps réel deviendra la norme ». Présente dans trois pays africains, PAPS prévoit de s’implanter au Maroc d’ici 2025, renforçant ainsi les échanges transfrontaliers.
Basile Niane, blogueur influent et membre du Conseil national du numérique (CNN), a détaillé les missions de cette instance : « Notre rôle est d’accompagner l’État, mais aussi de former des champions locaux. La souveraineté numérique passe par des solutions made in Africa ». Le CNN veillera à l’exécution des 12 programmes prioritaires, dont la modernisation des services publics et la formation de 100 000 diplômés du numérique.
Maram Kairé, directeur de l’ASES, a souligné le rôle clé des satellites dans cette transformation : « L’imagerie spatiale et l’IA révolutionneront l’agriculture, la santé et même l’éducation dans les zones reculées ». Grâce à des partenariats internationaux, le Sénégal compte déployer une couverture internet satellitaire d’ici 2030, comblant ainsi les fractures territoriales.
Avec un budget global de 1105 milliards de FCFA, le New Deal Technologique mise sur des infrastructures durables et une gouvernance rigoureuse. Parmi les objectifs phares : digitaliser 90 % des services publics, créer 350 000 emplois et porter la contribution du numérique à 15 % du PIB. Les villes intelligentes et la cyber-résilience font également partie des priorités, afin de réduire la dépendance aux solutions étrangères.
Si les ressources humaines et technologiques semblent réunies, les experts rappellent l’importance de la collaboration public-privé. « Sans un écosystème unifié, même les meilleures stratégies risquent l’échec », avertit un analyste présent à Diamniadio.