MTN Group passe à la vitesse supérieure en Afrique avec un plan d’investissement massif de 10 milliards de dollars d’ici 2030. Le géant sud-africain des télécommunications entend ainsi renforcer son réseau et améliorer la connectivité dans treize pays africains, dont la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Ghana et le Cameroun. L’objectif est clair : élargir sa couverture, séduire de nouveaux abonnés et solidifier son emprise sur un marché en pleine expansion.
Dans un continent où l’accès à la téléphonie mobile et à Internet reste un enjeu majeur, cet investissement apparaît comme une réponse stratégique aux défis du secteur. Aujourd’hui, l’Afrique subsaharienne compte environ 527 millions d’abonnés uniques à la téléphonie mobile, soit un taux de pénétration de 44 %. L’accès à Internet mobile, quant à lui, ne touche encore que 27 % de la population, selon les chiffres de la GSMA. Ces chiffres traduisent non seulement un potentiel de croissance énorme mais aussi une fracture numérique qui ne pourra être comblée sans un effort conséquent des opérateurs.
L’ambition de MTN s’inscrit dans un contexte où la concurrence est féroce. Avec ses 230 millions d’abonnés, le groupe doit composer avec des rivaux de taille tels que Vodacom (205 millions d’abonnés), Airtel Africa (163,1 millions) et Orange (160 millions). Chaque opérateur cherche à étendre son influence et à capter une part plus importante du marché, où le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile devrait atteindre 751 millions d’ici 2030.
Toutefois, la modernisation des infrastructures ne suffira pas à elle seule à réduire le fossé numérique. Le coût des smartphones demeure un frein majeur à l’adoption des services mobiles. Pour relever ce défi, des solutions innovantes doivent être envisagées : facilités de paiement, partenariats avec des fabricants pour proposer des appareils à prix réduits, ou encore des offres adaptées aux populations à faible revenu.
En investissant massivement dans le développement de ses réseaux, MTN cherche non seulement à renforcer sa position, mais aussi à jouer un rôle central dans la transformation numérique du continent. À l’heure où l’inclusion numérique devient un moteur essentiel du développement économique, l’enjeu dépasse le simple cadre des télécommunications. Il s’agit de connecter des millions d’Africains aux opportunités du monde moderne et de leur ouvrir de nouvelles perspectives, tant sur le plan professionnel que social.