L’expansion spectaculaire du mobile money en République Démocratique du Congo (RDC) marque un tournant majeur dans les habitudes financières, avec une croissance impressionnante de 228,8% du nombre d’utilisateurs en seulement trois ans. C’est donc une observation de 6,59 millions au troisième trimestre 2020 à 21,67 millions au troisième trimestre 2023 selon les données communiquées par l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo (ARPTC).

Cette avancée rapide découle de divers facteurs, notamment le déploiement de nouvelles plateformes de mobile money par les principaux opérateurs télécoms comme Vodacom, Orange, Africell et Airtel, associé à une adoption croissante des services de téléphonie mobile. Cette technologie offre une solution essentielle pour la bancarisation dans un pays où l’accès aux services bancaires traditionnels reste limité pour la majorité de la population. Pour une population estimée à 95,2 millions le taux de pénétration mobile est passé de 45,1% à 59%.

Le rapport « Base de données Global Findex 2021 » de la Banque mondiale souligne le rôle crucial de l’argent mobile dans l’inclusion financière, particulièrement pour les femmes en Afrique subsaharienne. Le mobile money favorise non seulement l’utilisation des comptes à travers les paiements mobiles, mais aussi l’épargne et les emprunts.

Cependant, malgré ces avancées, des défis subsistent, notamment les problèmes d’infrastructure, les lacunes réglementaires et de gouvernance, ainsi que le manque d’éducation financière qui freinent l’accessibilité aux services financiers numériques pour de nombreuses personnes.

Dans des entretiens avec des experts locaux, un optimisme prudent émerge quant à l’avenir du mobile money en RDC. Ils estiment que des améliorations dans les infrastructures de télécommunication et des politiques réglementaires plus solides pourraient accélérer davantage l’adoption de ces technologies.

Le domaine du mobile money en RDC évolue à grande vitesse, stimulé par les progrès technologiques et un désir croissant d’accroître l’inclusion financière. L’avenir réserve une évaluation essentielle pour déterminer si cette trajectoire ascendante peut engendrer des transformations pérennes dans la gestion financière quotidienne des habitants de la RDC.