Ce mardi 12 novembre 2024, la police économique de Côte d’Ivoire a convoqué Stéphane Agbré, alias Apoutchou National, pour s’expliquer sur la source d’une impressionnante somme d’argent récemment affichée dans une vidéo en ligne. L’influenceur, bien connu pour ses démonstrations spectaculaires et provocatrices, a fait sensation en brandissant plusieurs liasses de billets, suscitant l’indignation et la curiosité des internautes. Cet acte a déclenché des interrogations sur la provenance de cette richesse, particulièrement en période de difficultés économiques pour de nombreux ménages en Côte d’Ivoire.

Dans la vidéo devenue virale, Apoutchou National ne s’est pas seulement contenté d’exhiber de l’argent. Son attitude, teintée de défi envers ses critiques, a mis en lumière une tendance de plus en plus courante chez certains influenceurs africains : celle de la “show money” ou de l’exhibition ostentatoire de biens matériels. Dans un contexte socio-économique tendu, cette démonstration a immédiatement éveillé les soupçons des autorités, poussant celles-ci à réagir rapidement. Les enquêteurs cherchent maintenant à vérifier la légalité de ces fonds et à comprendre si cette richesse visible n’est pas le reflet d’activités illicites.

La convocation d’Apoutchou National n’est qu’une étape dans ce processus. Elle pourrait ouvrir la voie à des investigations plus larges sur la vie et les finances de certains influenceurs qui, à l’instar de ce dernier, affichent soudainement un train de vie luxueux, souvent incompatible avec les revenus d’un créateur de contenu ordinaire. Cette affaire illustre aussi une réalité préoccupante : des figures publiques, sous couvert de popularité en ligne, semblent vouloir incarner un modèle de succès qui s’appuie davantage sur le paraître que sur la transparence ou l’intégrité.

En outre, le cas d’Apoutchou National est loin d’être isolé. Plusieurs influenceurs africains exploitent leur notoriété pour promouvoir un style de vie fastueux et potentiellement frauduleux. Ces agissements, s’ils se révèlent être fondés, seraient une violation flagrante des lois financières et fiscales du pays, qui visent à lutter contre le blanchiment d’argent et la corruption. Une condamnation de l’influenceur pourrait marquer un tournant pour le secteur numérique ivoirien, qui peine à se structurer face aux tentations de gains faciles et à l’absence de régulation stricte.

L’affaire pose des questions sur la responsabilité des influenceurs envers leurs abonnés, souvent jeunes et impressionnables. Si ces figures continuent d’exposer des comportements répréhensibles, les autorités seront amenées à renforcer les contrôles et à exiger davantage de transparence financière de la part de ces acteurs. En attendant les conclusions de l’enquête, l’ombre d’un contrôle judiciaire plane désormais sur la sphère des influenceurs ivoiriens, qui pourraient bien voir leurs habitudes scrutées de plus près.