L’Office national des télécommunications (ONATEL) traverse une crise qui a atteint un point critique depuis le 20 septembre dernier. Afin qu’un dénouement soit trouvé, les employés réunis au sein du syndicat national des télécommunications (SYNATEL), en appellent à l’État du Burkina, afin que celui-ci prenne ses responsabilités.
Depuis le 20 septembre, les employés de l’Onatel observent un sit-in sur l’étendue du territoire burkinabè. Si l’on s’en tient aux propos de Soulemane So, Secrétaire Générale du SYNATEL, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse le mardi dernier, les griefs sont nombreux et l’entreprise est au bord du gouffre. D’abord, c’est le mauvais fonctionnement de l’entreprise elle-même qui est décriée par le syndicat :
Le siège de l’ONATEL © DR« L’entreprise est en train d’être vidée de sa substance. La qualité de service se dégrade, les clients souffrent avec les services de l’ONATEL, il n’y a plus d’embauches, les compétences sont brimées » a dénoncé Soulemane So.
De plus, les employés, selon leurs revendications, ont l’impression de ne pas être écoutés par leur direction. D’autant plus que « le mépris avec lequel les problèmes des travailleurs sont traités » est récurent. C’est donc un ras-le bol qui est exprimé à travers ce sit-in.
« Pendant que les travailleurs, après un long temps, attendaient que la direction générale apporte des réponses à la plateforme revendicative, le DG a dit qu’il s’absenterait tout en refusant d’en donner les motifs », précisent-ils.
Depuis sa privatisation le 29 décembre 2006, l’ONATEL est dirigé par Maroc Télécom. Selon les responsables syndicales, cette situation a installé une discrimination entre le personnel marocains et le personnel burkinabè. Ils en ont pour preuve que « le salaire d’un marocain est 12 fois celui d’un Burkinabè » . Pire encore, l’entreprise n’est plus la pourvoyeuse d’emplois qu’elle était par le passé. Selon les engagements du marocain en devenant repreneur et partenaire stratégique de l’ONATEL, « entre 2007 et 2011, l’ONATEL devrait recruter 234 personnes soit en moyenne 47 personnes par an » or le constat, a poursuivi Soulemane So, est que « en 10 ans, il n’a pu faire qu’environ 80 recrutements, ce qui fait une moyenne de 8 par an. Il faut noter que parallèlement aux 8 entrées en moyenne, il y a eu 60 sorties en moyenne chaque année depuis les 10 ans ».
C’est pour toutes ces raisons que le personnel soutient que « l’Etat doit réagir pour normaliser la situation » et entend continuer à mener des actions dans ce sens.