La Russie a lancé le 15 août 2023 une phase d’essai pour son rouble numérique, ancré dans la technologie blockchain, dans le but de mitiger les conséquences des sanctions internationales. Cette initiative pionnière suscite un intérêt croissant en Afrique, une région qui cherche activement à diversifier ses partenariats économiques.

Cette avancée significative a été accomplie avec succès par VTB, la deuxième plus grande banque russe, qui a réalisé des transactions numériques en roubles via son application mobile, marquant le début de cette nouvelle ère financière. Cette phase d’essai, qui inclut une dizaine d’autres institutions bancaires et 600 particuliers, a été précédemment annoncée par la Banque centrale russe (BCR).

Au cours de cette phase, les participants auront la possibilité de procéder à des paiements dans 30 points de vente répartis dans 11 villes du pays. À terme, les citoyens bénéficieront de transactions gratuites, tandis que les entreprises seront soumises à une redevance minimale, selon les informations fournies par la BCR à l’AFP. Cette initiative s’inscrit dans la quête de Moscou pour renforcer la robustesse de son système financier et atténuer l’impact des restrictions internationales. Contrairement aux crypto-monnaies, le rouble numérique appartient à la catégorie des monnaies numériques de banque centrale (CBDC), soumises à des réglementations strictes. Il est directement émis par la Banque centrale russe et sécurisé au sein de portefeuilles électroniques sous la supervision des services de sécurité du FSB.

Bien que les autorités russes avancent des arguments liés à la sécurité des paiements, certains observateurs perçoivent cette initiative comme un moyen de renforcer le contrôle gouvernemental sur les citoyens. À travers cette transition, la Russie cherche à réduire sa dépendance aux systèmes de paiement internationaux et à atténuer les conséquences des sanctions, en particulier après les événements liés à la guerre en Ukraine. Cet engagement a propulsé la Russie au rang de 21e pays à expérimenter une monnaie numérique, d’après les chercheurs de l’Atlantic Council. Il convient de noter que onze autres nations, dont le Nigeria en Afrique, ont déjà introduit leurs propres CBDC.

En regard de l’avenir, Moscou prévoit d’étendre progressivement l’utilisation du rouble numérique à l’ensemble de sa population, avec un objectif clairement défini pour les années à venir, comme l’a révélé la réponse de la BCR à l’AFP. Ce projet de rouble numérique témoigne d’une étape majeure dans l’évolution financière mondiale, suscitant un intérêt spécifique en Afrique où l’exploration de telles solutions innovantes pourrait offrir des avantages significatifs pour les économies locales et les échanges internationaux.