Le 14 août 2024 marque une date clé dans l’univers des réseaux sociaux : Meta a officiellement retiré CrowdTangle, son outil d’analyse de données publiques. Ce changement soulève de nombreuses questions sur l’avenir de la lutte contre la désinformation en ligne.

CrowdTangle, acquis par Meta en 2016, était largement utilisé par les journalistes et les chercheurs pour surveiller les tendances sur Facebook et Instagram. Cet outil permettait de détecter rapidement l’émergence de fausses informations, de rumeurs et de théories du complot, facilitant ainsi leur démystification.

Pourquoi Meta a-t-il supprimé CrowdTangle ?

Meta justifie cette décision par le développement d’un nouvel outil, la Bibliothèque de contenu Meta, conçu pour répondre aux exigences du Digital Services Act (DSA) de 2023. Ce nouvel outil vise à offrir une transparence accrue et à fournir des données de haute qualité aux chercheurs, tout en respectant les normes de sécurité et de confidentialité.

Les limites de la Bibliothèque de contenu Meta

Bien que la Bibliothèque de contenu Meta offre des fonctionnalités similaires à CrowdTangle, elle présente des limitations notables. Contrairement à CrowdTangle, qui permettait une surveillance en temps réel, la nouvelle bibliothèque est davantage orientée vers des analyses à long terme. Cette différence de temporalité pourrait réduire l’efficacité des journalistes dans la lutte contre la désinformation, qui nécessite souvent des interventions rapides.

Les enjeux politiques et économiques

La suppression de CrowdTangle intervient dans un contexte politique sensible, notamment avec les élections américaines à l’horizon. Certains observateurs craignent que cette décision ne soit motivée par des considérations économiques et politiques, plutôt que par une volonté de renforcer la lutte contre la désinformation.

La suppression de CrowdTangle par Meta représente un tournant majeur dans la gestion de la désinformation sur les réseaux sociaux. Si la Bibliothèque de contenu Meta promet une meilleure conformité réglementaire et une transparence accrue, elle pourrait ne pas offrir la même réactivité que son prédécesseur. Les journalistes et les chercheurs devront s’adapter à ce nouvel outil, tout en restant vigilants face aux défis persistants de la désinformation.