En Côte d’Ivoire, la sphère de la monnaie numérique traverse une crise depuis plus de cinq mois. Parmi tous les opérateurs Mobile Money que compte la Côte d’Ivoire, l’Opérateur Wave est celui qui a récemment suscité le courroux des détaillants sur toute l’étendue du territoire national. La source de cette crise est axée sur le pourcentage que gagnent les détaillants ou distributeurs.
Créé en 2011 par Drew Durbin et Lincoln Quirk, deux Américains installés à New York, et enregistré en 2016 à Dakar, Wave applique des frais fixes de transaction à hauteur de 1 % entre particuliers et épargne à ses utilisateurs des frais supplémentaires sur les paiements de factures en les reportant sur les entreprises. En 2022, une grève générale a été observée en raison du faible taux que perçoivent les détaillants dans le pays.
Davantage d’agents de mobile money basés en milieu rural s’échelonnent ou ferment car l’activité n’est plus intéressante en raison de la baisse des bénéfices. Dans les rurales comme urbaines tous les opérateurs sont confrontés à cette même réalité au point où certains souhaitent jeter l’éponge.
Interrogé par nos reporters, un agent qui a quitté la zone rurale pour s’installer à Abidjan (capitale ivoirienne) a déclaré que : « Les revenus de commissions sont très faibles depuis l’arrivée de Wave dans le pays ». Exacerbé, celui-ci a indiqué que cette situation est insupportable.
Il faut noter que la majorité des distributeurs Wave, orange ou moov en Côte d’Ivoire font du mobile money leur principale activité. Cette corvée quotidienne permet à ces pères et mères de familles de pouvoir joindre les deux bouts dans un contexte de vie pas vraiment aisé. Nous espérons que toutes les parties pourront tirer les conséquences des récentes grèves afin de trouver en commun accord un terrain d’entente sur cette conjoncture qui n’arrange personne.