La transformation numérique en Afrique s’accompagne d’une multiplication des investissements visant à améliorer la connectivité. Ces dernières années ont vu l’inauguration de nombreuses nouvelles infrastructures de télécommunication.
Depuis 2020, la demande en services Internet haut débit connaît une forte croissance sur le continent africain. Cette demande a un impact direct sur la capacité de transmission, faisant de l’Afrique la région affichant le taux de croissance annuel composé (CAGR) le plus rapide au monde au cours des trois dernières années, selon le rapport de la Commission du haut débit de l’Union internationale des télécommunications (UIT) intitulé « The State of Broadband 2023 Digital Connectivity A Transformative Opportunity ».
Entre 2020 et 2023, une dizaine de nouveaux systèmes de fibre optique sous-marins ont été mis en service en Afrique, augmentant la bande passante totale de plus de 70 téraoctets. En plus des câbles tels qu’Orval, DARE1, South Atlantic Inter Link, EllaLink, Maroc Telecom West Africa, METISS, 2Africa, Equiano, etc., d’importants réseaux de fibre optique terrestre ont été déployés par divers fournisseurs, notamment Liquid Telecom. Les systèmes de communication par satellite nationaux et internationaux tels que YahClick, Starlink, Eutelsat, OneWeb, Intelsat ont également renforcé les capacités de transmission de données.
Selon les données d’Ericsson relatives à l’Afrique subsaharienne, qui compte plus de la moitié de la population du continent, le trafic Internet mensuel par smartphone est passé de 1,9 gigabit en 2019 à 4,7 gigabits en juin 2022. Ericsson prévoit que cette croissance se poursuivra, atteignant 19 gigabits en 2028 pour les utilisateurs individuels.
Cependant, malgré cette croissance rapide de la capacité de transmission à haut débit, l’accès à Internet en Afrique demeure limité, avec seulement 33% de la population connectée (contre 87% en Europe, 81% aux États-Unis et 61% en Asie-Pacifique), malgré un potentiel élevé en matière de connectivité à haut débit. Plusieurs obstacles entravent l’exploitation optimale des investissements réalisés par les gouvernements et les fournisseurs de services.