L’Afrique du Sud a été confrontée à une inquiétante augmentation de 24 % des incidents de fraude bancaire numérique en 2022, selon un rapport du Centre sud-africain d’information sur les risques bancaires (SABRIC). Cette hausse a généré des pertes estimées à environ 740,8 millions de rands, soit 38,3 millions de dollars, marquant une augmentation substantielle par rapport aux 440,1 millions de rands enregistrés en 2021. Face à cette menace croissante, les opérateurs télécoms sud-africains, notamment Cell C, MTN et Telkom, ont pris des mesures proactives en s’associant à l’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie (GSMA).

Cette collaboration a donné naissance à une initiative novatrice consistant en deux interfaces de programme d’application (API) spécifiquement dédiées à la vérification du numéro et à l’échange de SIM. Ces API seront mises à la disposition de toutes les institutions financières, des commerces mobiles et des développeurs, ouvrant ainsi la voie à la création de nouveaux services visant à contrer la fraude numérique et à protéger les abonnés mobiles.

La GSMA, fervente défenseure de cette démarche, estime que la démocratisation de ces API des opérateurs de téléphonie mobile peut jouer un rôle crucial dans la lutte contre les fraudes bancaires numériques. En exploitant leur infrastructure et leur expertise, les opérateurs de réseaux mobiles ont la capacité de renforcer les mesures de sécurité au sein des applications bancaires et des plateformes de banque en ligne. Ils peuvent également mettre en œuvre des mécanismes robustes de détection et de prévention des fraudes, renforçant ainsi la résilience globale des systèmes bancaires numériques face aux cybermenaces.

Cette initiative reflète une réponse proactive aux défis posés par l’évolution rapide de la technologie et l’augmentation concomitante des fraudes en ligne en Afrique. Elle vise à établir une ligne de défense solide, non seulement en réagissant aux incidents de fraude passés, mais aussi en anticipant et en prévenant les attaques futures. En investissant dans des solutions technologiques avancées et en favorisant la collaboration intersectorielle, l’Afrique du Sud cherche à ériger des remparts efficaces contre les menaces émergentes dans le monde numérique.