L’Algérie franchit une nouvelle étape dans sa transition numérique avec le déploiement d’un réseau optique ultra-haut débit. Ce projet ambitieux, fruit d’un partenariat entre Algérie Télécom (AT) et le géant chinois Huawei, s’inscrit dans la volonté des autorités de moderniser l’infrastructure numérique du pays et de répondre aux défis de connectivité.

Un projet stratégique pour l’avenir numérique

Dans un contexte où l’accès à Internet et la qualité de la connectivité sont devenus des enjeux cruciaux pour le développement économique, l’Algérie mise sur l’innovation technologique pour améliorer son réseau national. Vendredi 21 février, AT et Huawei ont annoncé la mise en place d’un réseau optique de dernière génération capable d’atteindre une vitesse de transmission de 400 gigabits par seconde. Cette avancée technologique devrait considérablement renforcer la bande passante et réduire la latence, optimisant ainsi la fluidité du trafic de données à travers le pays.

« Ce projet marque un tournant décisif pour l’Algérie. Il constitue une infrastructure essentielle pour soutenir la croissance du commerce électronique, du cloud computing et du big data », ont souligné les deux partenaires dans un communiqué conjoint.

Un impératif pour la compétitivité du pays

Cette initiative intervient alors que le gouvernement algérien intensifie ses efforts pour améliorer la connectivité et accélérer la transformation numérique. Début février, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, avait exhorté les opérateurs télécoms à moderniser leurs infrastructures afin d’offrir aux citoyens et aux entreprises une expérience numérique conforme aux standards internationaux.

Pour l’Algérie, l’enjeu est de taille. Le pays cherche à améliorer son positionnement en matière de digitalisation et d’accès aux services numériques. En 2024, l’indice de développement de l’e-gouvernement (EGDI) des Nations unies classait l’Algérie au 116ᵉ rang mondial, avec un score de 0,5956 sur 1. Si ce résultat dépasse la moyenne africaine (0,4247), il reste en deçà de la moyenne mondiale (0,6382).

Le sous-indice des infrastructures télécoms, quant à lui, affiche une performance honorable avec un score de 0,8129 sur 1, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT). Néanmoins, l’Algérie accuse un retard en matière d’engagement citoyen dans le numérique. L’indice de participation électronique (E-Participation Index) des Nations unies lui attribue un faible score de 0,0548, la plaçant à la 187ᵉ place mondiale, loin derrière les moyennes continentale (0,2973) et mondiale (0,4893).

Un projet prometteur, mais des défis à relever

Si le lancement de ce réseau optique ultra-haut débit est une avancée majeure, sa mise en œuvre effective reste un point d’interrogation. Pour l’instant, aucune date officielle n’a été annoncée quant à l’achèvement des travaux ni à l’entrée en service du réseau.

Par ailleurs, le développement des infrastructures ne suffira pas à lui seul à transformer durablement le paysage numérique algérien. Pour que cette modernisation ait un impact réel sur l’économie et la société, il est essentiel d’accompagner ce projet par des mesures visant à démocratiser l’accès aux services numériques et à encourager l’adoption des nouvelles technologies par les citoyens.

L’Algérie dispose désormais d’une opportunité unique pour rattraper son retard en matière de connectivité et de services numériques. Reste à savoir si cette dynamique sera maintenue et si les bénéfices de cette transformation atteindront l’ensemble de la population.