Selon un rapport récent du think tank américain Atlantic Council, la Côte d’Ivoire abrite le troisième groupe le plus important d’administrateurs en ligne soutenant des campagnes à la fois pro-russes et anti-occidentales.
Entre novembre 2021 et juin 2022, environ 225 comptes Facebook basés en Côte d’Ivoire ont été impliqués dans des opérations d’influence visant les pays du Sahel. Ces réseaux ont diffusé des récits déjà présents dans les médias et sur les réseaux sociaux, en faveur de la Russie et en opposition à l’Occident. Les méthodes utilisées par ces administrateurs, telles que les campagnes de copier-coller et l’amplification de manifestations pro-russes, sont similaires à celles observées au Mali et en République centrafricaine.
Il est intéressant de préciser que ces campagnes d’influence en Côte d’Ivoire n’ont pas reçu autant d’attention médiatique que celles menées dans d’autres pays comme la République centrafricaine et le Mali. Cependant, elles utilisent des stratégies similaires et visent à accroître la popularité de la Russie et du groupe Wagner en exploitant le soutien de certains leaders politiques locaux. Par exemple, des comptes Facebook basés en Côte d’Ivoire ont amplifié des récits suggérant des liens entre l’ancien président Laurent Gbagbo et Moscou, ainsi qu’une prétendue rencontre entre Gbagbo et le président russe Vladimir Poutine.
Toutefois, notons que les récents événements pourraient avoir un impact sur la situation, notamment la tentative de coup d’État impliquant le groupe Wagner en Russie. Les activités de Wagner en République centrafricaine et au Mali devraient se poursuivre, mais les restrictions imposées récemment par l’autorité russe de régulation des technologies de l’information pourraient compromettre les médias utilisés pour la propagande russe en Afrique. Ainsi, l’incidence de ces développements sur la dynamique des campagnes d’influence en Côte d’Ivoire reste à déterminer.