Une start-up composée d’étudiants de l’École nationale supérieure d’agriculture (ENSA) et de l’École polytechnique de Thiès (EPT) a remporté le premier prix d’innovation technologique en agriculture lors de la deuxième édition du Concours Ayute Africa Challenge. Les trois étudiants membres de la start-up ont reçu un chèque de 6 millions de FCFA à l’issue de la finale de cette compétition organisée par l’ONG américaine Heifer en 2022. La cérémonie s’est tenue à Thiès en présence d’autorités administratives, de partenaires et des autres lauréats.
Parmi plus de 100 projets de solutions numériques appliquées à l’agriculture, cinq start-ups ont été sélectionnées pour participer à la compétition, qui prend en compte l’élevage. Un jury composé de représentants de l’IPAR, de l’incubateur de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, de l’ENSA, du ministère de l’Agriculture et d’autres structures partenaires a évalué les candidats et a départagé les gagnants.
Le projet Pastolait, développé par la start-up lauréate, comporte deux volets. Le premier vise à améliorer la productivité laitière des vaches en utilisant une application où l’éleveur enregistre des informations telles que le poids et l’âge de ses animaux pour recevoir des recommandations sur l’alimentation appropriée pour chacun d’entre eux. Le deuxième volet met en relation les mini-laiteries et les éleveurs grâce à un système de géolocalisation, contribuant ainsi à l’autosuffisance en produits laitiers du pays.
Le projet Agrosoft, développé par des étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a remporté le deuxième prix de 3 millions de FCFA. Il propose un dispositif autonome de détection des maladies des plantes et permet une agriculture de précision en collectant des données telles que le taux d’humidité et le niveau d’engrais. Fonctionnant sans internet, le système utilise des capteurs disposés sur l’aire de culture pour envoyer des notifications au producteur.
Agrotic, développé par l’Université du Sine-Saloum Elhadji Ibrahima Niass (USSEIN), a remporté le troisième prix de 2 millions de FCFA. Ce projet concerne le maraîchage et utilise un boîtier couplé à des sondes pour envoyer des messages vocaux en langues locales.
Les deux autres projets récompensés étaient Doctor Veto, qui met en relation les vétérinaires et les éleveurs, remportant un prix d’un million de FCFA, et PlanteScan, qui permet une détection précoce des maladies des plantes grâce à un système de scan, remportant le cinquième prix.
Selon le directeur national de Heifer, Abdou Karim Guèye, ce concours a été instauré suite à une étude menée en 2021 dans 11 pays africains pour comprendre pourquoi l’agriculture ne suscite pas suffisamment d’attrait chez les jeunes. Cette enquête a révélé que l’intégration insuffisante des technologies numériques dans l’agriculture était l’une des principales raisons de ce désintérêt.
Heifer prévoit de suivre de près les lauréats de cette année afin d’observer le développement de leurs entreprises, qui ont un fort potentiel en termes de création d’emplois. Les cinq lauréats ont également bénéficié d’une formation sur l’élaboration d’un plan d’affaires il y a un mois.
Certains partenaires ont suggéré à Heifer d’augmenter le nombre de lauréats, et le représentant de la sous-préfecture de Thiès Sud a assuré que le gouvernement soutiendra cette initiative en cohérence avec les politiques publiques. Il a souligné l’importance de l’autosuffisance en moutons, notamment en période de la fête de Tabaski, et exprimé son espoir dans ces jeunes innovateurs et les avancées technologiques rapides.