Un groupe de 43 modérateurs de contenu Facebook basés au Kenya a engagé des poursuites judiciaires contre Meta, la société mère de Facebook, ainsi que deux entreprises de sous-traitance, Sama et Majorel, pour licenciement abusif. La plainte a été déposée avec l’aide de Foxglove, une organisation à but non lucratif spécialisée dans la justice technologique.

En 2019, Meta avait embauché Sama pour gérer la modération de contenu Facebook à Nairobi. Cependant, Sama a informé 260 modérateurs de contenu en début d’année qu’ils étaient licenciés. Cette décision fait suite à une enquête de TIME révélant des salaires insuffisants, des traumatismes et des accusations de répression syndicale au sein du centre de modération de Nairobi.

Majorel, une autre entreprise de sous-traitance, est actuellement en charge de la modération du contenu TikTok au Kenya. D’après Foxglove, Facebook n’a pas supprimé les postes de modération de contenu, mais a plutôt choisi de travailler avec une entreprise offrant des salaires plus bas et des conditions de travail plus difficiles.

Plusieurs modérateurs licenciés ont postulé pour des postes similaires chez Majorel, mais avec une rémunération inférieure à celle offerte par Sama. Foxglove soutient que les recruteurs de Majorel ont reçu pour consigne de ne pas embaucher les modérateurs récemment licenciés par Sama, ce qui constitue une discrimination envers les employés en quête de meilleures conditions de travail et en violation de la législation kényane.

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Recours constitutionnel devant la Cour des relations de travail et de l’emploi au Kenya

Les modérateurs licenciés et privés de possibilités d’emploi futur ont déposé une requête constitutionnelle auprès de la Cour des relations de travail et de l’emploi au Kenya contre Facebook, Sama et Majorel. Ils exigent l’arrêt du processus de licenciement, la protection des emplois des travailleurs de Sama et une indemnisation complète pour le préjudice subi. Ils demandent également que Facebook, Sama et Majorel reconnaissent officiellement le droit des modérateurs à se syndiquer.

Sama a indiqué ne pas avoir été informée officiellement de cette affaire et a précisé que la décision de mettre fin à l’activité de modération de contenu avait été prise lorsque l’entreprise a décidé de se concentrer sur la technologie de l’annotation des données de vision par ordinateur. De son côté, Meta n’a pas souhaité commenter l’affaire, et les représentants de Majorel n’ont pas répondu.