En octobre 2022, Airtel Africa, géant des télécommunications, a scellé un accord majeur avec American Tower Corporation (ATC) dans le but d’étendre sa couverture réseau mobile à travers le Niger, le Nigeria, le Kenya, et l’Ouganda. Cet accord pluriannuel impliquait la location et la construction de tours télécoms, promettant une expansion significative pour l’opérateur.
Cependant, la semaine dernière, la commission de la concurrence du COMESA a officiellement ouvert une enquête sur cette collaboration, répondant à une plainte alléguant une possible violation des règles de concurrence. Les enjeux sont élevés, mettant en lumière les complexités des partenariats stratégiques dans le secteur des télécommunications.
Selon les termes de l’accord, ATC devait mettre à disposition d’Airtel Africa son portefeuille de sites télécoms et offrir des capacités pour le développement de nouveaux sites et produits. Une initiative ambitieuse visant à renforcer la présence d’Airtel dans des marchés clés de la région.
Toutefois, la commission du COMESA a été alertée par une plainte, suggérant qu’Airtel Africa serait contraint de prendre en charge un certain nombre de sites d’ATC annuellement, en échange de remises financières accordées par ce dernier. Cette disposition, si avérée, soulève des questions quant à sa conformité avec l’article 16 du Règlement du COMESA relatif à la concurrence, interdisant tout accord pouvant entraver la concurrence dans le marché commun.
L’enquête en cours souligne la nécessité de comprendre les nuances de tels partenariats complexes. La commission de la concurrence du COMESA, chargée d’évaluer les effets sur le marché commun, se prépare à prendre des mesures si nécessaire. Ces mesures pourraient inclure la suspension de l’accord et/ou l’imposition d’une amende, démontrant la volonté de la commission de garantir une concurrence équitable et de préserver l’intégrité du marché.
Ce litige entre Airtel Africa et ATC met en évidence les défis auxquels font face les entreprises dans un paysage concurrentiel dynamique. Les résultats de cette enquête pourraient non seulement remodeler la dynamique de l’industrie des télécommunications en Afrique, mais également servir de référence pour d’autres accords similaires dans la région.
L’issue de cette affaire pourrait avoir des répercussions profondes sur la manière dont les entreprises négocient et structurent leurs partenariats stratégiques dans le secteur en constante évolution des télécommunications en Afrique. Une saga à suivre, car elle dévoile les coulisses parfois ombrageuses des accords qui façonnent le paysage connecté du continent.