Une confiance trompeuse face à une menace en pleine expansion
Cette surestimation de leurs compétences en matière de cybersécurité s’explique en partie par l’effet Dunning-Kruger, un biais cognitif bien connu qui pousse les individus à se croire plus compétents qu’ils ne le sont réellement dans des domaines où leur expertise est limitée. Ce phénomène est d’autant plus préoccupant que les attaques deviennent plus sophistiquées et plus difficiles à détecter, notamment avec l’émergence de la « fraude en tant que service » (fraud-as-a-service).
Ces nouvelles plateformes, accessibles sur le dark web, offrent aux cybercriminels des outils leur permettant d’usurper des identités, de manipuler l’information et d’exploiter les failles des systèmes de sécurité avec une facilité déconcertante. L’intelligence artificielle (IA) est d’ailleurs de plus en plus utilisée pour générer du contenu trompeur, rendant les escroqueries encore plus convaincantes et difficiles à identifier.
Des comportements à risque en hausse.
L’un des constats les plus préoccupants du rapport concerne l’évolution des comportements des utilisateurs face à la cybersécurité. Alors qu’en 2023, 29 % des personnes interrogées affirmaient être très réticentes à partager leurs informations personnelles en ligne, ce chiffre a chuté à seulement 14 % en 2024.
Le rapport souligne également une légère baisse de la compréhension des bonnes pratiques en matière de sécurité numérique. L’usage de mots de passe complexes, pourtant fondamental pour se prémunir des attaques, est en recul (de 62 % en 2023 à 58 % en 2024), tandis que la connaissance de l’authentification multifacteur stagne autour de 58 %.
Une prise de conscience en hausse, mais encore insuffisante
Malgré ces vulnérabilités croissantes, l’inquiétude face à la cybercriminalité progresse. En septembre 2024, 58 % des personnes interrogées se déclaraient « très préoccupées » par les menaces en ligne, soit une augmentation significative par rapport aux 29 % enregistrés un an plus tôt.
Les principales craintes exprimées par les sondés reflètent bien la gravité du phénomène : près de la moitié redoutent de perdre de l’argent à cause d’une fraude, tandis que 26 % s’inquiètent du vol d’identité. D’autres, à hauteur de 18 %, sont particulièrement soucieux de la sécurité numérique de leurs proches, notamment de leurs enfants, qui évoluent dans un environnement numérique de plus en plus dangereux.
Mais au-delà de la peur, c’est la méconnaissance des moyens de protection qui inquiète le plus. 7 % des personnes interrogées admettent ne pas savoir comment se prémunir contre les cyberattaques, ce qui laisse la porte ouverte aux escrocs en ligne.
Un appel urgent à la sensibilisation