La Côte d’Ivoire s’apprête à accueillir la première édition de l’Africadevsec Forum les 23 et 24 octobre 2024. Cet événement, qui se tiendra à Abidjan au Palm Club de Cocody, se concentrera sur un thème : « Contribution des acteurs clés du numérique dans la conception et la création des plateformes innovantes et fiables par les Africains ». Ce forum a pour but de rassembler des experts en technologies de l’information et de la communication (TIC), des entrepreneurs, ainsi que des jeunes diplômés afin de favoriser le développement de solutions numériques locales.
Un cadre pour le développement des compétences numériques africaines
Lancée officiellement le 20 septembre 2024, lors de l’Aperodevsec, cette initiative vise à renforcer les compétences des jeunes diplômés ivoiriens, notamment dans le domaine de la cybersécurité.
Selon Mohamed Ouattara, ingénieur en réseau et sécurité informatique, et promoteur de cet événement, l’objectif est de permettre à la jeunesse locale de monter en compétence, notamment à travers des partenariats avec des universités nationales.
« Nous travaillons en partenariat avec des institutions académiques dans le cadre du projet « Étudiant Entrepreneur », afin de former des talents dans la cybersécurité et l’entrepreneuriat numérique. Des formations certifiantes sont également envisagées », a expliqué Ouattara.
L’urgence de rattraper la quatrième révolution industrielle
L’Afrique, comme l’a souligné Ouattara Abou, expert en transformation digitale et membre du comité de réflexion du forum, est en retard en matière de digitalisation. En ayant manqué les trois premières révolutions industrielles — la machine à vapeur, les énergies fossiles, et l’informatique — le continent doit impérativement se positionner au cœur de la révolution numérique pour ne pas prendre encore plus de retard. « L’Afrique a des ressources naturelles, mais elle manque de capital humain, financier et surtout numérique », a-t-il affirmé, en insistant sur la nécessité d’un fort investissement dans le numérique.
Un projet soutenu par les autorités et institutions locales
Le forum bénéficie du soutien actif du ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation de Côte d’Ivoire. Stéphane Konandi Coulibaly, directeur de la transformation digitale, représentant le ministre Ibrahim Kalil Konaté, parrain de l’événement, a salué cette initiative qui s’inscrit dans une dynamique de promotion des TIC en Côte d’Ivoire. Il a souligné l’importance de tels événements pour le développement numérique du pays et a encouragé une plus grande implication des jeunes dans le secteur.
D’autre part, l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, à travers son projet « Statut national de l’étudiant entrepreneur », est un partenaire stratégique d’Africadevsec. Le Professeur Signo Joseph Kobenan, responsable du pôle Étudiant entrepreneur, a rappelé que ce projet permettra aux étudiants de concrétiser leurs idées jusqu’à l’élaboration de business plans viables, renforçant ainsi l’écosystème entrepreneurial ivoirien.
Des défis de sécurité numérique et un avenir prometteur
L’un des principaux axes du forum sera la cybersécurité, un domaine critique dans un monde de plus en plus connecté. « Seulement 1% des plateformes numériques actuelles ont été conçues par des Africains, alors que le continent est confronté à des défis de plus en plus complexes en matière de sécurité informatique », a noté Ouattara Mohamed.
Depuis 2021, la Côte d’Ivoire a adopté une stratégie numérique nationale visant à faire du pays un hub de la transformation digitale en Afrique de l’Ouest. L’Africadevsec Forum 2024 s’inscrit dans cette continuité en réunissant près de 1000 participants, avec des conférences, des ateliers d’incubation et des sessions de masterclass prévues pour faire émerger des solutions concrètes aux problématiques locales.
Cet événement représente donc une étape importante pour accélérer la transformation numérique du continent, en particulier en Côte d’Ivoire, en renforçant les capacités locales et en stimulant la création d’entreprises technologiques africaines. La question n’est plus de savoir si l’Afrique participera à la révolution numérique, mais comment elle pourra en devenir un acteur incontournable.